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Retour de la circulation des engins à deux roues dans la région de Tillabéri: Une autre promesse de campagne qui se concrétise

août 30, 2021 0 598

A partir du 1er septembre 2021, les populations de la région de Tillabéri vont renouer avec la circulation sur les engins à deux roues (motos). La décision émane du Gouverneur de la région M. Ibrahim Tidjani Katiella à travers un arrêté en date du 23 août 2021. Beaucoup de voix, en effet, se sont élevées pour plaider en faveur de l’allègement de l’état d’urgence et surtout de l’interdiction de la circulation à moto dans cette région. Elus locaux, Députés nationaux ressortissants de la région, organisation de la société civile, leaders politiques et religieux, tous ont mis des leurs pour solliciter la levée de l’interdiction de circuler à moto. Dans une tournée de sensibilisation qu’il a effectuée dans la région, le président de l’Assemblée nationale Seyni Oumarou a rappelé aux citoyens que cette promesse du candidat du PNDS-Tarraya et de la majorité, aujourd’hui président de la République va se concrétiser. L’actuel locataire de la présidence de la République avait pris l’engagement auprès des populations de la région du fleuve de lever cette restriction une fois que les conditions le permettront quand il sera élu Président. Aujourd’hui c’est chose faite. Toutefois, il faut dire que la décision de levée de l’interdiction a été quelque peu précipitée par les fortes pressions émanant des responsables locaux de la région voire même des ressortissants résidents dans la capitale.

Une décision controversée

Aussitôt annoncée, la décision mettant fin à l’interdiction de circuler sur les motos suscite une controverse au niveau de l’opinion publique nationale. S’il est vrai que la levée de la restriction a été bien accueillie par une frange importante de la population au niveau de la région de Tillabéri, du fait que les activités économiques vont reprendre, la décision est aussi diversement appréciée. Malgré que la circulation à moto ne soit autorisée que dans la journée, les plus sceptiques craignent un cafouillage au niveau des Forces de Défense et de Sécurité qui risqueraient de confondre les populations civiles aux terroristes qui opèrent sur des motos et plus souvent en remorque. Ces personnes trouvent que la levée de l’interdiction est intervenue de manière précoce si l’on se rappelle que la même décision qui a été prise dans la région de Diffa date aujourd’hui de cinq (5) ans et que sa levée n’est pas encore à l’ordre du jour. En dehors du fait que la situation sécuritaire reste préoccupante avec des attaques en plein jour sur les populations civiles dans la région du fleuve, la levée de l’interdiction risque d’accroitre les risques d’incursions des groupes armés terroristes car ces derniers opèrent de jour comme de nuit. Des mesures d’accompagnement seront certes prises à partir du 1er septembre 2021, date de l’entrée en vigueur de la levée d’interdiction de circuler à moto. A cet effet, l’arrêté du gouverneur de la région de Tillabéri parle d’une évaluation hebdomadaire de l’impact de la levée de cette interdiction, tout en espérant qu’elle va produire des résultats escomptés. Prise en 2017, la décision interdisant la circulation sur les engins à deux roues sur toute l’étendue du territoire de la région de Tillabéri a eu de graves impacts sur la mobilité des populations avec des conséquences inestimables sur le plan économique et social. C’est désormais chose faite, le président de la République Mohamed Bazoum vient de tenir une autre promesse de campagne qu’il a faite aux Nigériens. La levée de l’interdiction de circuler à moto intervient dans un contexte où les attaques terroristes ciblent des populations civiles. Dans l’intervalle d’une semaine, c’est une trentaine de personnes qui ont perdu la vie dans les villages des communes d’Anzourou et de Banibangou.

Ibrahim Moussa

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Dernière modification le lundi, 30 août 2021 17:26
Ibrahim Moussa Illagamo

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