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1er forum national des entreprises et établissements publics: Redresser la gouvernance économique dans les structures de l’Etat

octobre 27, 2022 0 952

Examiner les performances, les manquements et les insuffisances des entreprises et établissements publics nigériens en fonction de leurs rapports de gestion au cours de la période 2019 à 2021, tels sont quelques-uns des objectifs que se sont fixés les participants au forum national qui a débuté ses travaux le mardi 25 octobre 2022 au Palais des Congrès de Niamey. La cérémonie d’ouverture a été placée sous le haut patronage du Premier Ministre, Chef du gouvernement Ouhoumoudou Mahamadou.

Ce forum est le premier du genre à être organisé au Niger, a indiqué le Chef du Gouvernement alors qu’il s’exprimait devant un parterre des invités parmi lesquels : des députés nationaux, membres du gouvernement, directeurs généraux des entreprises et établissements financiers.

Selon le Chef du Gouvernement, la présente rencontre «se veut un cadre d'échanges et de discussions entre, d'une part les membres du gouvernement et leurs collaborateurs, les organes d'inspection et de contrôle, et d'autre part les dirigeants des entreprises et établissements publics».

Il a, ensuite, affirmé que, tout comme la bonne gouvernance politique est indispensable à la stabilité des institutions et l'enracinement de la démocratie, «la bonne gouvernance économique est fondamentale pour le progrès économique et social du pays et l'amélioration des conditions de vie des citoyens, et que son champ d'application couvre l'administration centrale dans son ensemble, les services déconcentrés, les collectivités territoriales, les entreprises et établissements publics et les projets ainsi que les conditions d'exercice des activités privées».

Le Premier Ministre a laissé entendre qu’une transformation radicale de la gouvernance des entreprises et établissements publics est l’un des objectifs que s’est fixé son Gouvernement. Celui-ci entend aussi apporter bien de réformes dans ce domaine comme la modification de la loi sur les entreprises publiques pour prendre en compte les catégories non prévues, renforcer la redevabilité et le mécanisme de contrôle, mieux affirmer la mission de développement du pays, revoir le mode de désignation des membres des Conseils d'Administration des entreprises publiques conformément aux objectifs qui leur sont assignés, etc.

Il a en outre annoncé, entre autres, mesures que projettent de prendre les plus hautes autorités du pays pour impulser la fiabilité du système de gestion des entreprises publiques, la mise «en place d’un système de contrat de performance des Entreprises Publiques auxquelles est indexée une partie de la rémunération de leurs dirigeants, et enfin la création d’un événement autour du Président de la République pour encourager les entreprises performantes et envisager des mesures de correction pour celles qui enregistrent une contre-performance».

Plusieurs insuffisances et irrégularités ont été signalées par la Cour des Comptes dans son dernier rapport sur la gestion des entreprises publiques. Il s’agit, entre autres, des retards dans la production des comptes et la faible qualité des comptes produits, des dépenses sans rapport avec leur mission, des irrégularités relatives au respect de la procédure de passation des marchés publics, etc.

Face à une telle situation, le Gouvernement est résolument engagé à «renforcer le dispositif juridique et institutionnel des entreprises publiques pour régir leurs missions et leurs fonctionnements, en prévoyant, entre autres, le mécanisme de sanction, accentuer les efforts de mobilisation des ressources aux Entreprises en développant les canaux de financement les moins coûteux», a laissé entendre Ouhoumoudou Mahamadou.

Pour sa part, le Ministre des finances, Ahmet Djidoud, a rappelé avec insistance le rôle moteur des entreprises et établissements publics dans la mise en œuvre des politiques publiques pour le développement.

D’après lui, c’est eux qui «assurent la fourniture des biens et services indispensables à la satisfaction des besoins des populations dans la mise en œuvre des orientations stratégiques dans différents secteurs de l’économie, mais également à la mobilisation des ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’Etat et à la création de l’emploi».

Malheureusement, a déploré le Ministre des Finances, l’environnement juridique et institutionnel dans lequel évoluent les établissements publics nigériens ne leur permet pas d’assurer pleinement leurs missions conformément à l’objet pour lequel ils ont été créées. D’où la pertinence des réformes engagées sur le plan juridique et institutionnel par le Gouvernement.

Certaines contraintes comme la non mise en conformité des textes créant certains établissements publics aux dispositions de la loi, le non-respect des délais réglementaires pour la tenue des assemblées générales des entreprises, le non-respect des mandats des administrateurs et PCA, la non transmission à temps des résolutions à incidence financière pour approbation par la tutelle financière et la non connaissance des textes qui régissent les entreprises et les établissements publics, sont des obstacles majeures qui freinent le processus de consolidation des données financières des entreprises publiques, s’est indigné Ahmet Djidoud.

Il a, enfin, rassuré que son département ministériel est résolument engagée dans un projet de consolidation et d’analyse desdites données financières «en conformité avec la réforme sur le budget programme ».

Bassirou Baki

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