Imprimer cette page

Election du sultan de Maradi : Ce qu’il faut savoir !

octobre 27, 2022 0 580

Vacant depuis le 24 juin 2021, après la disparition de l’Honorable Ali Zaki rappelé à Dieu, la succession au poste de Sultan de Maradi est prévu pour le 5 novembre 2022. Selon l’arrêté convoquant le collège électoral, 59 candidats sont en lice pour la conquête du prestigieux trône du Katsina Maradi. L’enjeu est de taille quand on sait que les chefferies au Niger sont les gardiennes et les dépositaires des traditions, des valeurs religieuses et des coutumes des différentes communautés. Et chaque communauté a sa spécificité dans le fonctionnement de ce pouvoir traditionnel. Le Katsina a une histoire très riche et ses caractéristiques propres. On retrouve dans plusieurs documents l’histoire du Katsina et de sa population. Parmi la multitude de récits sur l’histoire du katsina, nous allons donner un petit aperçu du mode de l’élection du Sultan tel que décliné dans le document scientifique de la mission Tillo (1906-1909). L’élection du Sultan du Katsina indépendant se fait par un conseil de quatre (4) membres choisis parmi les hauts dignitaires, c’est-à-dire le plus âgé de la dynastie régnante. Il s’agit du Kaoura ou Général de guerre, du Galadima qui s’occupe de la Cour royale, du Durbi ou Chef de païens (authentiques du lieu) et le Yandaka chargé de la garde de la chambre du Souverain. En cas d’égalité de suffrage, c’est le Liman qui se charge de départager les électeurs par tirage au sort selon une tradition et un rituel bien connu des initiés. Liman a deux options pour départager les candidats en cas d’égalité. Premièrement, à l’aide d’un chapelet à travers un rituel, il invite un membre du Conseil à désigner un grain de chapelet qu’il tient à la main qu’il considère comme étant le point de départ. Ensuite il fait défiler tous les grains entre ses doigts en donnant alternativement des noms arabes Khairin (bien) et shairin (mal). Il continue ce geste jusqu’à ce qu’il rencontre l’un des gros grains qui séparent le chapelet en trois parties. Cet exercice lui donne alternativement le bien ou le mal concernant chaque candidat. Cette opération était répétée trois fois pour chaque prétendant.  A la fin Liman proclame élu celui qui a obtenu le plus grand nombre de Khairin (bien).

Le deuxième procédé consiste à utiliser un parallélépipède en bois. Sur le quatre faces de cet objet en bois, il est inscrit les chiffres 1, 2, 7 et 0. Liman projette le parallélépipède en l’air et lorsqu’il tombait à terre, il inscrivait le chiffre qui est inscrit sur la face supérieure. Il répétait cette opération 10 fois pour chaque candidat. C’est ainsi qu’il proclame élu celui qui a obtenu le nombre le plus élevé en additionnant le chiffre.

Mato Mani

Évaluer cet élément
(0 Votes)
Dernière modification le jeudi, 27 octobre 2022 22:42
Ibrahim Moussa Illagamo

Dernier de Ibrahim Moussa Illagamo