Depuis l’avènement du vaccin en 1881 par Louis Pasteur pour éradiquer plusieurs maladies, la vaccination reste de nos jours la seule arme selon les spécialistes pour lutter contre les maladies. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la variole humaine est définitivement éliminer de la surface de la terre, des maladies comme la rougeole, la méningite ou encore la poliomyélite sont encore combattues; alors que ces maladies font des millions de morts chez les enfants.
Au Niger pour protéger les enfants, le gouvernement a décidé de renforcer la gratuité des soins pour les enfants de Zéro (0) à cinq (5) ans et aussi la prise en charge des frais de consultation de la femme enceinte dans les centres de Santé à travers le pays.
Se faire vacciner est aujourd’hui inculqué aux femmes enceintes et allaitantes de la ville de Gaya, localité située à environ 250 kilomètres au Sud-Est de Niamey.
Les avantages de la vaccination pour la mère et l’Enfant
Au Centre de Santé Infantile Centre de Santé Intégré (CSI) II de la commune de Gaya, le taux de fréquentation est d’environ 80 % pour les femmes enceintes. Néanmoins les problèmes majeurs sont les examens médicaux du premier trimestre, nous a confié, Mme Hamidou Roumatou, Sage-femme travaillant dans ledit centre « dès que la femme constate l’absence des menstrues au premier voire deuxième mois, elle doit venir se faire consulter, souvent ce n’est même pas la grossesse, cela peut être parfois un Kyste ou fibrome. Donc Nous pouvons détecter la maladie en lui suggérant des examens médicaux. Et si le test de grossesse s’est avéré, au premier trimestre de la grossesse, après avoir rempli la fiche attribuée à la femme, nous faisons le bilan de santé, il y a le groupage BV, le test d’hépatite à titre préventif que la femme doit faire, ce sont des examens celui du sang et de l’urine, qu’elle doit apporter au laboratoire. Et c’est là le nœud du problème, car les frais de consultation sont à la charge de l’état, sauf les examens qui sont payants, Puisque ces examens permettent de prévenir les maladies qui peuvent agir sur son futur enfant par exemple, les enfants qui naissent avec des infections aux yeux, cela peut les amener à perdre la vue.
Pour une primigeste, c’est-à-dire, une femme qui n’a jamais accouché, nous lui faisons le Vaccin Anti Tétanique (VAT), dès sa première consultation avec un intervalle d’un mois, elle doit recevoir deux VAT avant son accouchement. En plus de cela, nous lui offrons des moustiquaires imprégnées et des comprimés de fer.
Les femmes sont régulières aux consultations sauf quelques-unes qui ne font pas les examens médicaux, les raisons avancées sont le manque de moyens et d’autres, c’est du à l’ignorance des époux ou la négligence puisque certains maris refusent de payer les frais de consultations, malgré qu’ils disposent des moyens. Malgré tout à chaque consultation, nous rappelons à la femme l’utilité de ces examens. Le groupage permet de déterminer le groupe sanguin de la femme, donc en cas d’hémorragie ou d’anémie lors de l’accouchement par exemple, on peut rapidement lui faire la transfusion.
Un intérêt manifeste pour les consultations post natales
Après l’accouchement arrive l’heure des vaccinations, cette fois-ci, pour le nouveau-né dès la première semaine, nous confie Mme Fati Harouna infirmière et responsable PEV au CSI II de Gaya.
Dès les premières heures de la naissance, nous leur administrons la première dose de polio O et courant la semaine, l’enfant doit être vacciné contre la tuberculose c’est-à-dire, le BCG, et c’est la journée du mardi jour spécial pour faire le BCG.
Après la quarantaine, l’enfant sera pesé et reçoit deux vaccins penta 1, diphtérie, tétanos, pneumo contre les infections respiratoires et rota 1 par voie orale contre la diarrhée, après nous leur donnons un rendez-vous dans un mois afin de diagnostiquer l’état de santé de l’enfant et faire le rappel des vaccinations afin de fortifier l’organisme de l’enfant.
Ensuite la mère doit ramener l’enfant pour d’autres vaccinations le VPI polio injectable, le Penta, le vaccin contre la pneumonie, ce qui fait trois (3) vaccinations à partir du neuvième mois, l’enfant aura aussi d’autres vaccins contre la méningite, la rougeole et la fièvre jaune et le VPI. Après ces vaccins, la mère doit revenir chaque mois pour qu’on puisse évaluer l’évolution de la croissance de l’enfant et il faut au seizième mois pour lui faire le rappel du vaccin contre la rougeole.
Pour bien s’assurer du respect du calendrier de la vaccination, les infirmières font le porte à porte en vue de dénicher d’éventuels mauvais élèves.
Un calendrier vaccinal suivi à la lettre
Mme Barkatou Hamza, mère de six (6) enfants et régulière aux consultations: «lors de leur passage, je leur ai montré tous les carnets de mes enfants depuis l’ainée qui est à sa vingtième année jusqu’au plus petit qui a trois ans aujourd’hui.je respecte la calendrier vaccinal à la lettre, même après le vaccin du seizième mois, je continue la fréquentation jusqu’à leur deuxième anniversaire et bien sûr je connais l’utilité du respect du calendrier vaccinal, puisque mes enfants sont bien portants. Mon cas a ému ces infirmières qui m’ont félicité en me disant qu’elles souhaitent que toutes les mères soient comme moi.
Agée de 46 ans, cette dame modèle en matière du respect du calendrier vaccinal que nous avons voulu appeler, Mme Ramatou Toukour, victime de poliomyélite pendant son enfance est devenue une conseillère familiale en matière des consultations post natales, car c’est elle qui rappelle à chacune de ses sœurs, la date des consultations. « Mon handicape a servi de leçon dans ma famille car auparavant, mes parents ignoraient l’utilité de la consultation post natale. Du coup, je lance un appel aux mères de respecter le calendrier vaccinal parce que ça protège l’enfant contre les différentes maladies.
Le respect du calendrier vaccinal pré et post natal profite non seulement à la mère et à l’enfant mais à la famille toute entière, puisque avec une mère et des enfants en bonne santé, les avantages sont nombreux pour le chef de famille voire même pour la société.
Balkissa Ahmed Sidi