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Réportage: Vente d’articles divers par des femmes fonctionnaires: Au-delà de l’autonomisation, se cache une passion

septembre 03, 2021 0 584

Elles sont présentes dans presque tous les services des administrations publiques comme privées. Elles, ce sont les femmes vendeuses d’articles divers. En cash ou à crédit, elles arrivent quand même à écouler leurs marchandises, en attendant la fin du mois ou de l’échéancier sur la base duquel les acheteurs se sont engagés à régler leurs dettes.

En dehors du fait d’arrondir les fins du mois avec les bénéfices générés, un tel commerce est pour ces braves dames, de la passion. Certaines d’entre elles ont embrassé cette activité depuis leur tendre enfance. 

«Le commerce, c’est juste une passion pour moi car je l’exerçais depuis mon jeune âge (école primaire), en ce moment, je préparais des bonbons communément appelé Toffi  pour vendre aux élèves de notre école», a laissé entendre Mme Omar Fatimata, enseignante de carrière. Elles sont nombreuses à l’image de Fatimata qui n’ont pas attendues qu’elles atteignent leur maturité pour aspirer à une indépendance économique. L’esprit d’être autonome financièrement animait très tôt cette dame. «Dès mon bas âge, j’ai appris à être indépendante, quand mes parents me donnaient l’argent de poche, j’ai toujours su comment le fructifier, la preuve, je payais moi-même mes habits à l’occasion des fêtes religieuses (Ramadan et Tabaski) », a ajouté Mme Omar.

La passion du commerce est aussi innée chez mademoiselle  Nadia Daniel Boris Louis, promotrice de «COSMO Hair», une boutique de vente d’articles. A 26 ans, et appelé du service civique national, la jeune dame est passionnée du monde des affaires.  Elle a entamé le commerce depuis son jeûne âge avec la vente des crèmes glacées et des bonbons à l'école primaire et coranique qu’elle a fréquentées.

''Pour moi le business, c’est sincèrement une passion, depuis toute jeune et jusqu’aujourd’hui,  je suis dedans. Je diversifie les domaines en vendant plusieurs gammes d’articles (perruques, gaines, produits amincissants et certains biens immobiliers, tasses, pagnes, lèches etc…), dixit la jeune dame. Ses marchandises, elle les importe de la  Chine, la France et de la  Tunisie.

Particularité et diversité de la clientèle

 

La quasi-totalité de leur clientèle, ce sont surtout les femmes salariées auxquelles elles livrent les marchandises parfois à crédit ou en prenant un acompte en attendant que les créanciers épongent totalement leurs dettes de façon mensuelle. Certaines de leurs clientes achètent les articles pour revendre à leur tour, moyennant une réduction.  

Les réseaux sociaux, une opportunité saisie par les commerçantes

A défaut des véritables plates-formes E-commerce, les femmes publient leurs marchandises sur les réseaux sociaux notamment whatsApp et Facebook qui sont les plus utilisés au Niger. Grâce à ces plates-formes modernes, les acheteurs lancent des  commandes et leurs produits sont livrés partout où ils se trouvent au Niger.

Les clientes sont satisfaites des conditions d’acquisitions des marchandises qu’elles trouvent très souples. « L’avantage de l’achat, c’est surtout l’économie du temps voire aussi de l’énergie. On n’est pas escroquée puisque généralement, nous connaissons la commerçante. S’il faut se rendre au marché pour payer le produit, imaginer le temps que cela peut nous prendre », s’est réjoui Mme Balkissa Kassoum, une des clientes.

La clientèle, c’est aussi les hommes qui viennent prendre des articles auprès de ces femmes commerçantes.

Idrissa Ali, un des clients de «Sawki on line», est satisfait de la transaction effectuée avec cette boutique en ‘’ligne’’ auprès de laquelle, il commande des articles  tels que: (lits armoires, matelas télévisions  écran-plat, fauteuils, rideaux, réfrigérateurs…).  

Fruit d’une passion dans un premier temps, le commerce  a des avantages, notamment : l’indépendance financière, et les relations sociales que ces dames tissent avec les clients et les fournisseurs.

Ce commerce basé à son origine sur un climat de confiance entre grossistes et détaillants, n’est pas sans quelques difficultés. Beaucoup des femmes n’arrivent plus à respecter leur engagement, a signalé mademoiselle Nadia.

De tels obstacles freinent l’élan de ces femmes qui ont optées pour leur autonomisation.

Sidi Ahmed Balkissa

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Dernière modification le vendredi, 03 septembre 2021 09:02
Ibrahim Moussa Illagamo

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