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Politique : L’opposition rattrapée par ses contradictions

septembre 03, 2021 0 836

Un malaise profond traverse l’opposition CAP 20-21 depuis la fin des dernières élections générales.

Après sa défaite à ces dites élections, l’opposition politique n’arrive plus à accorder ses violons aujourd’hui. En réalité, des malentendus ont pourri déjà l’atmosphère durant toute la période du processus électoral dans cette alliance contre nature entre des responsables politiques qui n’ont point les mêmes objectifs et qui n’ont pas non plus les mêmes stratégies et les mêmes agendas.

On se rappelle que l’autorité morale de LUMANA M. Hama Amadou a accordé son soutien à la surprise générale au candidat Mahamane Ousmane, alors qu’il a pris les mêmes engagements avec M. Omar Hamidou Ladan Tchana du parti AMIN-AMEN qui l’a ramené de son exil à bord d’un avion de la compagnie Air France et à M. Ibrahim Yacouba du MPN-Kishin Kassa au cours d’une visite à son siège avec beaucoup de fracas. Sans oublier que le leader du MODEN-Lumana a fait aussi les mêmes promesses à certains candidats de la MRN.

C’est dans ce climat de méfiance qu’est née la coalition CAP 20-21 pour soutenir, sans conviction, la candidature de Mahamane Ousmane qui avait totalisé à peine 7 députés aux élections législatives.

Ainsi donc, la coalition CAP 20-21 a vu le jour avec un arrière-goût ou disons sur fond de trahison qui habitait certains leaders de cette opposition.

Ensuite est venu l’épisode du financement de la campagne électorale deuxième tour. A la grande déception des alliés, le candidat Mahamane Ousmane a refusé de casser sa tirelire. Il a préféré sécuriser les recettes qu’il a réalisées à l’occasion des différentes randonnées qu’il a effectuées dans la sous-région.

Ses compagnons ont été obligés de cotiser, pour supporter les différentes charges liées aux activités de la campagne électorale selon une clé de répartition soigneusement établie. Pour lui, il s’agit d’un combat commun demandant l’investissement des différents leaders parce que le jour de la victoire, le butin de guerre fera aussi l’objet d’un partage équitable selon les efforts des uns et des autres.

Heureusement pour l’opposition la couleuvre a été avalée dans la plus grande discrétion mais non sans provoquer des grincements des dents chez certains leaders qui se livrent aujourd’hui à certaines indiscrétions.

Toutefois la coalition a évolué cahin-caha dans cette atmosphère précaire jusqu’à la proclamation des résultats qui consacrent la défaite de son jockey.

Là aussi, les compagnons de Mahamane Ousmane ont été choqués par son repli prolongé dans son bled où il s’est adonné à des petites déclarations anodines de contestation des résultats au moment où ils étaient à Niamey en train de fourbir les muscles pour envahir les rues. C’est ainsi que la grande insurrection de l’opposition s’est déroulée à son absence alors qu’il était le premier concerné par la question. Sauf qu’en réalité, les manifestants avaient leur agenda propre totalement différent de celui de la défense de la victoire supposée de Mahamane Ousmane. On a assisté à un jeu de malin à malin et demi où chacun voulait de servir de l’autre. Au moment où l’autorité morale du MODEN LUMAN voulait s’appuyer sur Mahamane Ousmane pour créer la chienlit, en vue de son retour sur la scène politique, le président du RDR Tchanji, lui, voulait profiter des suffrages des militants de la CAP 20-21 pour se hisser à la tête du pouvoir avec ses maigres 7 députés.

Après ce cirque, aujourd’hui les membres de la coalition CAP 20- 21 font face à la réalité. Ils sont conscients que leurs intérêts sont totalement divergents et qu’ils ne pouvaient plus continuer à faire semblant. Après quelques sorties sous la conduite du candidat malheureux Mahamane Ousmane sur des lieux de sinistres tels que au quartier pays bas, à la suite d’un grave incendie et à Tillabéri pour rencontrer les déplacés de l’Anzourou, les leaders de la CAP 20-21 commencent à se distancier les uns des autres. Les réunions deviennent de plus en plus rares entre eux et même si elles sont convoquées, elles tournent court parce que la CAP 20-21 n’arrive plus à parler d’une même voix.

La rupture est apparue au grand jour quand Mahamane Ousmane a voulu entrainer la Cap 20-21 dans une déclaration relativement à sa requête auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO pour continuer à protester contre les résultats des présidentielles.

Mal lui en pris car les principaux partis de la CAP 20-21 ont opposé un niet à cette comédie et ont profité pour exprimer leurras- le bol sur son petit jeu. Ici, les intérêts des différents groupes de la Cap 20-21 divergent totalement. Au moment où Mahamane Ousmane pense tirer profit d’une campagne autour de sa victoire imaginaire, l’autorité morale, elle, se préoccupe de son propre sort. M. Hama Amadou espère bénéficier des circonstances atténuantes sur son statut.

Ainsi donc, le piège se referme sur la CAP 20-21 qui a du mal à se reconstituer aujourd’hui pour envisager l’avenir.

LAROUEDELHISTOIRE.COM

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Dernière modification le vendredi, 03 septembre 2021 18:08
Ibrahim Moussa Illagamo

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