Le Directeur Général des services vétérinaires et responsable de la conception et de la mise en œuvre de la politique en matière de la santé animale, vétérinaire et du développement de la profession vétérinaire, Dr Abdou Issiako, a animé un point de presse le mardi, 03 janvier 2022, dans une des salles de réunion du Ministère de l’Elevage. Il s’est agit pour le Directeur Général des services vétérinaires, de rassurer la population que la situation née de la détection des cas de grippes aviaires à Alloumoudou, un village situé dans le département de Bouza, région de Tahoua, est sous contrôle. Selon Dr Abdou Issiako, tout est parti suite à « des mortalités observées sur des volailles commandées par l’ONG Samaritan’s Purse pour une assistance aux ménages vulnérables de ce village ».
En effet, a-t-il expliqué, 4.920 sujets livrés à Samaritan’s Purse sur les 11.000 qu’elle a commandés ont été décimés. Ce qui a incité le Service Vétérinaire Privé de Proximité (SVPP) de Bouza à dépêcher, le 14 décembre 2022, des agents sur place pour effectuer des prélèvements. Les prélèvements, une fois effectués, ont été envoyés au Laboratoire Central de l’Elevage (LABOCEL) de Niamey qui, le 19 décembre 2022, a confirmé la présence du virus H5N1, agent causal de la Grippe Aviaire Hautement Pathogène (GAHP).
D’après les investigations menées sur les lieux par une équipe de la Direction Régionale de l’Elevage (DREL) de Tahoua, les mortalités ont commencé à être observées deux semaines après la livraison des volailles, a précisé Dr Abou Issiako. Il a, ensuite, fait savoir que, selon l’ONG, le marché d’acquisition de volailles « a fait l’objet d’un DAO et que l’achat doit se faire localement, mais malheureusement le fournisseur s’est ravitaillé à Zinder. Il s’agit d’appuyer 5 villages de la commune rurale de Karofane dont la volaille a été contaminée et décimée ».
Il a, en outre, affirmé que « dans la commune urbaine de Niamey, un foyer a aussi été confirmé le 19 décembre 2022 à Goudel (1000 poules) et un autre à Bassora, le 25 décembre 2022 (1400 poules) avec 2400 sujets perdus ». Ce qui fait, en termes de perte sèche, un total de 7.320 sujets morts suite à la maladie et aux abattages sanitaires. Le Directeur Général des services sanitaires rassure la population que « depuis le 24 décembre 2022 jusqu’au 02 janvier 2023, tous les prélèvements faits sont négatifs ».
Pour endiguer la propagation de la grippe aviaire au Niger, des arrêtés portant déclaration d’infection ont été pris à Niamey et à Bouza par les autorités administratives et toutes les régions ont été instruites pour prendre des mesures de contrôle et de surveillance accrue dans le cadre de « ONE HEALTH ».
Dans les localités infectées, les mesures suivantes doivent être prises, sans délai : « appliquer sans délai les mesures sanitaires qui s’imposent par les autorités et services techniques (élevage, environnement et santé) ; empêcher les mouvements de sortie et d’entrée des volailles à l’intérieur des localités infectées même au niveau des marchés à volailles ; désinfecter les matériels et poulaillers ; abattre tous les sujets malades et les enfouir dans une fosse avec une couche de chaux vive : créer et mettre en place un comité chargé du recensement de tous les ménages concernés par la mortalité des volailles dans les 5 villages d’intervention de l’ONG ; arrêter immédiatement l’introduction de la volaille dans le département de Bouza par l’ONG et enfin réactiver le comité « ONE HEALTH » pour une bonne gestion de la maladie », a indiqué Dr Abdou Issiako.
Il a, enfin rappelé qu’en 2021, à la même période, cette maladie a fait perdre aux aviculteurs environs 100 000 sujets et, pour les dédommager, 370 millions de FCFCA ont été débloqués par l’Etat. Les mêmes mesures vont certainement être prises au profit des aviculteurs impactés par la maladie de la grippe aviaire de l’année en cours.
Bassirou Baki
