La ville de Niamey à travers sa cellule de communication avait apporté un ‘’démenti’’ en date du 16 décembre 2022 par rapport à la mauvaise gestion que certains internautes lui reprochaient.
Il s’agit particulièrement de la mauvaise gestion des ressources humaines marquée par des affectations et nominations fallacieuses et fantaisistes fondées essentiellement sur du favoritisme.
Dans son ‘’démenti’’ du 16 décembre 2022, la ville de Niamey prétend mettre de l’ordre dans les régies financières en se référant à la loi 2019-26 du 17 juin 2019 portant statut autonome du personnel des collectivités pour justifier la création d’une coordination de la cellule recouvrement et la nomination de ses membres. Les investigations que nous avions menées nous permettent de constater aisément que beaucoup de ces nouveaux promus sont placés avec rang de directeur pour tout simplement les faire bénéficier des avantages liés à ces postes. Il faut dire qu’un directeur à la ville de Niamey, c’est 13000 F d’indemnités et 75000 F de carburant chaque mois.
Pour le cas des régisseurs de recettes qu’ils ont appelé receveurs, le souci est loin de mettre de l’ordre. L’on perçoit une simple envie de remplacer en écartant d’autres spécialistes des finances et agents propres de la ville. Le principe de profil-poste décliné dans la loi 2019-26 du 17 juin 2019 dont fait allusion le ‘’démenti’’ est mis à rude épreuve car plusieurs agents ne relèvent pas du système financier.
Là aussi le souci est de faire bénéficier la clientèle politique des avantages et autres indemnités car tous les membres des cellules de recouvrement sont nommés avec rang de directeur. Et à la ville de Niamey, les indemnités et carburant d’un directeur avoisinent les 200.000 F.
L’on doit aussi s’interroger sur la qualité des membres nommés qu’on prétend être tous des financiers. Si les membres des cellules de recouvrement sont tous des financiers, pourquoi alors faire appel à d’autres financiers externes au personnel de la ville de Niamey pour être nommés régisseurs des recettes au moment où d’autres financiers remplacés sont mis à la touche. Le fait aussi de rappeler que les nominations sont apolitiques relève des contrevérités d’après nos investigations.
Tous ceux qui sont nommés dans les cellules de recouvrement sont bel et bien colorés politiquement et ils l’ont été soit avec rang de chef de service soit avec rang de directeur pour bénéficier des indemnités et autres avantages de vrais chefs de service et directeurs alors que certains d’entre eux n’ont aucune expérience ou ne répondent pas aux profils recommandés en la matière.
Il n’y a aucun doute sur la fantaisie qui entoure ces nominations maisons où pratiquement tous les directeurs sont nommés avec des assistants et un adjoint nommé avec rang de Directeur et un assistant. Et tous avec des Secrétaires. Aucune rationalité dans la gestion des ressources humaines contrairement à ce que la ville de Niamey brandit.
S’agissant de la question des temporaires ‘’suspendus’’ et qui continuent de travailler quatre mois sans salaires, les raisons invoquées de vouloir diligenter une enquête aux fins de maitriser leur nombre ne tiennent pas. Pendant le mois de septembre
2022, après le changement de l’inspecteur général de services, le fameux Smith, fidèle serviteur zélé du député Maire Oumarou Moumouni Dogari, son remplaçant a révélé un gonflement de la liste des temporaires pendant plusieurs mois par la direction de l’hygiène et de l’assainissement laissant penser qu’il y’a un détournement de plusieurs dizaines de millions de FCFA que le Député Maire veut étouffer.
Quant à la dotation globale qui tarde à être versée aux arrondissements communaux qui souffrent dans leurs chairs depuis le mois de mai 2022, elle a été débloquée après une très longue attente asphyxiante pour les arrondissements communaux qui ne pouvaient ni se payer du carburant ni même quelques fournitures de bureau pour leur fonctionnement. Pour la 2ème tranche elle est parvenue un peu plus tôt certainement à cause de la tenue les 20, 21, 22 et 23 décembre des conseils municipaux sous un mécontentement général des conseillers qui n’ont pas tenu des travaux en commission dans le cadre de l’examen du budget 2023 comme le recommande les textes qui font obligation de la tenue pendant 15 jours de travaux en commission.
Il est fort à craindre qu’avec ces nominations fantaisistes de Dogari que certains arrondissements communaux ne soient plombés du fait de l’inexpérience de certains agents ou de la politisation à outrance des services communaux.
Adoum Boulkassoum