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Le Président Bazoum, intransigeant sur la lutte contre la corruption et l’impunité

janvier 05, 2023 0 666

La semaine dernière plusieurs responsables de la Banque Agricole du Niger (BAGRI) sont passés devant le juge avant de se retrouver dans les maisons d’arrêts de Kollo et de Say. Selon les premières informations qui découlent de ce dossier, il s’agit de mouvements douteux de plusieurs milliards de FCFA à l’intérieur de la Banque qui ont été détectés par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), une structure créée en 2004 et dont la principale mission est de traiter et transmettre les renseignements financiers sur le circuit du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pour le moment on parle de quatre principaux responsables de la Banque et deux auxiliaires dont un planton de la banque et un électricien à l’Assemblée Nationale sont poursuivis pour présomption de blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et faux et usage de faux. Sur la base des premières auditions le Directeur Général M. Lawan Mossi Mahamadou, le Directeur commercial Issoufou Boureima, le Directeur des Affaires Financières, Mayaki Aboubar et le Chef d’agence plateau M. M. Mahamadou Afizou Sita sont aux arrêts en attendant la suite de l’enquête. Il faut rappeler que la BAGRI est une banque dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire créée en 2010 pour accompagner le secteur agricole et booster l’économie nigérienne. Avant l’affaire BAGRI, c’était le concours dit Spécial A organisé par le Ministère de la Fonction Publique pour le compte du Ministère de l’Education qui était sur la table du Procureur de la

République. Là aussi plusieurs personnes ont été interpellées suite à une enquête de la HALCIA qui a révélé des fraudes gravissimes qui ont entaché l’organisation dudit concours. A l’issue de l’audition, 6 personnes ont été écrouées en attendant la suite de l’enquête.

Un autre gros dossier portant sur plusieurs milliards qui a été instruit par la justice c’est l’affaire bien connue du jeune billeteur de la présidence le nommé Ibou Karadjé. Plusieurs personnes impliquées dans la chaine des finances et du trésor relativement à cette affaire croupissent également en prison en attendant le jugement. Mieux, un Ministre en exercice s’est retrouvé derrière les barreaux dans le dossier SOPAMINE et la banque de microfinance TAANADI dans laquelle 3 milliards de FCFA ont été engloutis. L’ancien ministre de la communication M. Zada Mahamadou ayant joué un rôle déterminant dans cette scabreuse affaire se trouve actuellement à la maison d’arrêt de Kollo où il garde prison. Selon des informations fiables, plusieurs autres dossiers sont ficelés et déposés au niveau du Procureur de la République.

En effet, à la suite du Rapport de la Cour des comptes 2021, plusieurs manquements aux règles d’orthodoxie financière sont ressortis dans la gestion des ressources publiques. Ce rapport donne avec force détails le degré de pillage et les mauvaises pratiques dans l’administration publique. Ledit rapport a été épluché conformément aux instructions du Président de la République Mohamed Bazoum et des poursuites seront engagées dans les prochains jours, selon des sources proches de la justice. Du reste, pour toutes ces affaires précédemment citées, le Président de la République a donné coudées franches aux institutions chargés des contrôles et veille scrupuleusement à ce que leurs rapports soient suivis d’effet.

En réalité, pour le Président de la République Mohamed Bazoum le phénomène de la corruption ruine tout simplement l’économie d’un pays. Dans son discours d’investiture, il le décrivait ainsi : « Le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l'administration. La corruption prend diverses formes: pots-de-vin, surfacturations, dépenses inopportunes, commandes fictives, commandes partiellement livrées, etc. De telles pratiques ont cours malgré tous les dispositifs administratifs et juridiques mis en place pour les prévenir et les punir».

Ainsi, il annonçait son ferme engagement de mener une lutte implacable contre la corruption et autres crimes assimilés, le jour même de son investiture. « …je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l'administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa "base", sa famille, sa communauté ne lui seront d'aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre », a averti le Chef de l’Etat.

De cette date à aujourd’hui, le Président Mohamed Bazoum reste constant dans son engagement et reste intransigeant sur la lutte contre la corruption et l’impunité. Il ne rate aucune occasion pour rappeler aux responsables de l’administration et aux institutions chargées de ces questions cette ferme volonté.

Dans son message à la Nation à l’occasion du 64ème anniversaire de la République, il a encore ‘’instruit la haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) pour qu’elle agisse avec vigueur contre les auteurs d’actes répréhensibles dans la gestion des deniers publics’’. Idem pour les magistrats afin ‘’qu’ils aient toujours à l’esprit ce à quoi je les ai si souvent exhortés en matière de probité et de justice tout court’’. Parallèlement, toutes ses structures de contrôle et de lutte contre la corruption et l’impunité sont mises en branle par le Chef de l’Etat pour se mettre à la tâche en vue de détecter le moindre manquement dans la gestion des ressources publiques. Depuis son avènement à la tête de l’Etat, tous les concours et tests sont encadrés par la HALCIA.

De l’autre côté des inspections d’Etat et des finances ont été déployées au niveau de l’administration centrale et déconcentrée pour mener des investigations sur les réalisations physiques des ouvrages et infrastructures commandés par les services de l’Etat mais aussi sur la gestion financière des entités administratives.

Autant dire qu’à ce rythme, le Président Bazoum marque un tournant décisif dans la lutte contre la corruption et l’impunité dans notre pays.

Adoum Boulkassoum

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Ibrahim Moussa Illagamo

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