Conformément à la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de l’Enfant, (CDE), qui stipule que tous les enfants ont droit à l’éducation quel que soit leur origine ou leur situation sociale. Suivant à l’esprit de ce texte, ratifié par le Niger, le gouvernement donne une place de choix à l’éducation de tous les fils et filles du pays sans distinction aucune.
A l’instar des autres localités du pays, l’éducation inclusive est aussi une réalité dans la capitale du Dendi (Gaya) où deux écoles accueillent actuellement 166 élèves handicapés, tous genres d’handicaps confondus.
C’est à partir de l’année 2017 que les enfants en situation de handicap ont commencé à jouir de leur droit à l’éducation. Ce sont les écoles primaires Koira Tégui 1 et 2 qui accueillent cette catégorie d’enfants, qui ont été pendant longtemps en marge du système éducatif. Tout a commencé avec l’inscription de deux enfants malvoyants qui ont commencé les cours un 9 novembre 2017. Malheureusement ces deux cas qu’on peut qualifier de test, ont vite décrochés car ayant quittés la classe après seulement deux (2) mois de cours pour des raisons qui leurs sont propres.
Cependant, cette 1ère tentative qui a avortée n’a pas découragé les enseignants et les services éducatifs, qui ont d’ailleurs refuser de baisser les bras pour promouvoir une éducation inclusive dans la ville de Gaya. Le processus a suivi son cours, et à la date d’aujourd’hui, environ cent soixante-six élèves en situation de handicap (physique, intellectuel, sourd, visuel et malvoyant, bégaiement, albinos, tremblote et problème de langage), bénéficient de l’éducation inclusive à Gaya.
Selon l’inspecteur de l’éducation nationale M. Abdoulaye Aboubacar Dan Salatou, l’inclusion éducative a connu des avancées significatives à Gaya. Cette situation s’explique en partie par la disponibilité des enseignants qualifiés dans la transmission du savoir dans des classes mixtes, c’est-t-à dire, des classes composées des enfants bien portants et ceux vivants avec un ou plusieurs handicaps. « Grâce aux efforts du gouvernement, nous avons, dix (10) enseignants qualifiés pour la formation des élèves handicapés et nous disposons d’une librairie pour braille », a laissé entendre, l’inspecteur.
Pour assurer une meilleure prise en charge de ces enfants vulnérables, l’école est épaulée par plusieurs organisations non gouvernementales notamment : l’ONG plan Niger, l’ONG GAKASSINEY et des particuliers. L’ONG Gakassiney qui a son siège à Gaya, s’est fixée comme objectif, d’assister les élèves en encourageant les parents à inscrire et maintenir les enfants à l’école. Elle s’occupe spécifiquement de la ration alimentaire des élèves malvoyants et les initient à certains métiers pendant les vacances.
Son Président M. Abdoulaye Vincent d’énumérer les différents appuis qu’apportent son ONG aux élèves en situation de handicap « nous avons commencé par la prise en charge des frais de transport des élèves malvoyants dès la première année, ensuite, compte tenue de l’éloignement de l’école, nous avons initié la préparation du petit déjeuner, qu’ils prennent à l’école puis, ils viennent à la sortie des classes pour prendre le déjeuner et retourner à l’école à 15 heures. A partir de cette année aussi, nous avons élaboré une rubrique pour assurer leur prise en charge sanitaire. Bref, nous avons le projet de payer un bus pour leur transport à l’école.
Pour prouver que le handicap n’est pas une fatalité, ces élèves occupent les premiers rangs, a expliqué M. Ibrahim Noma, un de leurs encadreurs « ces élèves sont les meilleurs lors des évaluations, puisqu’ils ont les meilleurs résultats. »
Une inclusion qui donne lieu au brassage entre les élèves
‘’j’ai des camarades qui ne sont pas aveugles, nous jouons ensemble et partageons les repas aussi puisque la maitresse nous a enseigné que le handicap n’est pas une fatalité, et à la sortie des classes, j’explique le cours à ceux qui ne croient pas qu’un malvoyant peut lire et écrire », a indiqué Melle Hamida Harouna, élève malvoyante.
Bien que l’inclusion éducative poursuive son bonhomme de chemin à Gaya, cette dernière est confrontée à d’énormes défis. « L’Etat doit augmenter des enseignants qualifiés, construire des latrines réservées à cette catégorie d’élèves. Il faut aussi éviter de réunir plus de trois sortes d’handicap dans une même classe car les enseignants peinent à s’occuper d’eux tous. », a lancé l’inspecteur Abdoulaye Dan Salatou.
Balkissa Ahmed Sidi