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Humanitaire : Les défis liés à l’insécurité dans la région du Lac Tchad au centre d’une Conférence de haut niveau à Niamey

janvier 24, 2023 0 1007

Les gouvernements du Niger, de l'Allemagne et de la Norvège, en collaboration avec le Système des Nations unies, organisent du 24 au 25 janvier 2023 à Niamey, la troisième édition de la Conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad. Cette rencontre vise à évaluer les besoins humanitaires des populations et à mobiliser des financements pour des actions d'assistance. Elle regroupe plus de 300 participants dont des représentants de l'Allemagne, de la Norvège, des Agences des Nations unies et des quatre (4) pays riverains du Lac Tchad, notamment le Niger, le Cameroun, le Nigeria et le Tchad qui sont confrontés à l’insécurité engendrée par la présence du groupe terroriste Boko Haram. La cérémonie d’ouverture des travaux de cette Conférence a été présidée par le ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, M. Hassoumi Massoudou.

Dans le discours qu’il a prononcé, M. Hassoumi Massoudou a notifié que la présence massive des participants à la Conférence de Niamey, témoigne de leur solidarité à l'endroit des populations riveraines de la région du Lac Tchad,  qui, depuis de nombreuses années, font face aux défis liés au sous- développement et aux effets néfastes du changement climatique, tels que la famine, la pauvreté, le chômage des jeunes, la désertification, les inondations, la dégradation des terres et la perte de la biodiversité, entre autres.

Le ministre des Affaires étrangères, a également relevé que, la région du bassin du lac Tchad est caractérisée par une forte croissance démographique. « Cela accroit la pression sur les ressources foncières et environnementales, alors que celles-ci se dégradent continuellement sous les effets conjugués de la pratique humaine et du changement climatique », a-t-il expliqué. « Cette situation, en plus de fortes pressions qu'elle exerce sur le capital productif naturel, génère des conflits intercommunautaires autour de la lutte pour le contrôle des terres », a-t-il ajouté. « Cette situation est la cause fondamentale de la crise sécuritaire que connaît cette région depuis 2014 », a souligné M. Hassoumi Massoudou.

Il a enfin formulé les vœux que cette rencontre de haut niveau soit une étape décisive dans la recherche de solutions durables pour les personnes affectées par la crise dans la région du Lac Tchad. Et, « au regard du nombre et de la qualité des participants, je n'ai aucun doute que des engagements importants et concrets seront pris pour réaliser cette aspiration légitime », a conclu le ministre D’Etat.

Notons que la première journée de cette rencontre est consacrée aux discussions de haut niveau sur les tendances, les progrès et les défis dans la région du Lac Tchad. Au deuxième jour des travaux, les échanges porteront sur la recherche d’une approche globale visant à inverser la tendance de recrutement par des groupes extrémistes, à lutter contre le changement climatique et l'insécurité et leurs conséquences sur la sécurité alimentaire et à mobiliser de nouveaux partenaires et des investissements à fort impact pour la région du Lac Tchad.

Pour rappel, la première édition de la Conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad s'est tenue en 2017 à Oslo en Norvège, la deuxième a eu lieu à Berlin en 2018. Ces dernières années, la crise dans le bassin du Lac Tchad s'est caractérisée par une augmentation de la violence, des déficits de développement, des besoins humanitaires, ainsi que des difficultés d’accès aux services sociaux de base, aux systèmes de production et à l'aide humanitaire. Ainsi, 5,3 millions de personnes sont toujours déplacées au sein de cette région. Aussi, les conséquences combinées de l'instabilité croissante, des effets à long terme de la pandémie de la Covid-19, de l'impact du changement climatique et des chocs économiques ont exacerbé la situation alimentaire. Par ailleurs, les exigences de financement des interventions d'urgence dans le bassin du Lac Tchad se sont accrues de quelque 259 millions de dollars US depuis 2018 alors que les besoins aux fins de la stabilisation sont estimés à 1,8 milliard de dollars, selon des sources humanitaires.

Boubacar Hamani LONTO

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