Le Bureau Exécutif National de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) a animé le lundi 23 janvier 2023, une conférence de presse pour expliquer à l’opinion le processus qui a conduit à la signature du Protocole d’accord sur les doléances urgentes des travailleurs, entre le gouvernement et la centrale syndicale. Cette rencontre avec la presse intervient dans un contexte de vive polémique autour de la signature dudit Protocole d’accord, alimenté par le préavis de grève déposé par l’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN).
Selon le Secrétaire Général de la CDTN, M. Idrissa Djibrilla, ce Protocole d’accord résulte des négociations entamées depuis le 12 janvier 2022, suite à la remise des cahiers de doléances générales des travailleurs au gouvernement en mai 2021. Aussi, les échanges qui ont abouti à la signature du protocole ont porté sur les doléances urgentes des travailleurs qui préoccupent l’ensemble des cinq (5) centrales syndicales, et non sur le préavis de grève de l’ITN, préavis dont la CDTN n’est d’ailleurs pas signataire.
Lors de cette conférence de presse, M. Idrissa Djibrilla a évoqué la rencontre du samedi dernier qui a réuni la CDTN et l’ITN autour du ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection sociale, M. Ibrah Boukary, par ailleurs président du Comité Interministériel de Négociation avec les Partenaires Sociaux. Le Secrétaire Général de la CDTN a expliqué que cette rencontre a été organisée pour internaliser les conclusions des discussions entre le Chef de l’Etat et les responsables des cinq (5) Centrales syndicales dont la CDTN. Cette internalisation préalable à une signature de Protocole d’accord a été l’objet indiqué aux correspondances adressées à la CDTN et à l’ITN dans le cadre de la rencontre, selon M. Idrissa Djibrilla. « Si jamais le ministre nous a appelés pour discuter du préavis de l’ITN, on n’aurait pas assisté à la rencontre ; ce sont les signataires du préavis qui devraient y prendre part, pas la CDTN », a-t-il souligné. En effet, « les problèmes pour lesquels le ministre nous a appelés nous concernent tous », a ajouté le Secrétaire Générale de la CDTN.
Il a également rappelé que c’est dans le cadre de la revue de l’exécution des protocoles antérieurs signés entre le Gouvernement et les centrales syndicales que les responsables syndicaux ont identifié six (6) doléances urgentes. Ces doléances ont fait l’objet de négociations entre les responsables syndicaux et le ministère en charge du travail, lors d’une rencontre à Bangoula. A Bangoula, les deux (2) parties ont pris des engagements dont l’exécution a été présentée au président de la République et au Premier ministre lors de la rencontre du jeudi 19 janvier 2023 qui a eu lieu au palais de la présidence entre les responsables syndicaux et le Chef de l’Etat.
Ensuite, les échanges se sont poursuivis avec la CDTN, dans le cadre du Comité Interministériel de Négociation avec les Partenaires Sociaux. Ainsi, les deux (2) parties se sont accordées sur plusieurs points, notamment le parachèvement du processus d’élaboration du régime indemnitaire des agents de l’Etat ; l’évaluation des stocks et du paiement des incidences financières liées aux avancements et reclassements ; l’octroi de l’indemnité spéciale du départ à la retraite, ainsi que le rehaussement de l’âge de départ à la retraite.
Pour M. Idrissa Djibrilla, chaque centrale syndicale est libre de son autonomie. Ainsi, la CDTN et la partie gouvernementale conviennent de poursuivre les négociations sur les autres points de revendication et décident de mettre en place un Comité de suivi de l’application du protocole d’accord sur les doléances d’urgentes des travailleurs.
Boubacar Hamani LONTO