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Grève de l’ITN : Revendications syndicales ou politiques ?

L’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN) regroupant quatre centrales syndicales du Niger déclare son adversité contre le gouvernement.

C’est ce qu’a laissé entendre le Secrétaire Général de la Confédération Nigérienne des Travailleurs du Niger (CNT) Halidou Moukaila dont la centrale est membre de l’ITN, lors d’un point de presse animé le mardi 24 janvier 2023. ‘’Notre adversaire c’est le gouvernement puisque c’est au gouvernement que nous avions adressé nos revendications…’’, a soutenu Halidou Mounkaila, répondant à une réaction du Secrétaire Général de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) tenu le lundi 23 janvier 2023. Lapsus ou aveu du subconscient, le mot est lâché !

L’ITN se positionne en adversaire face au Gouvernement. Tout porte d’ailleurs à le croire ! Malgré l’invitation du Président de la République Mohamed Bazoum qui a accueilli à bras ouverts les centrales syndicales représentatives au Palais de la Présidence le Jeudi dernier à la suite du dépôt de préavis de grève de l’ITN et l’ouverture des négociations dès le lendemain au cabinet du Premier Ministre sous la houlette du président du comité interministériel, rien n’y fit. L’ITN a quitté en catimini la rencontre, maintenu et mis en exécution son mot d’ordre de grève pour le 25 et 26 janvier 2023, laissant des doutes sur sa bonne foi à négocier avec le partenaire gouvernemental qu’elle présente comme un adversaire et sur la nature de son agenda qui semble s’éloigner des revendications initialement posées.

L’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN) ne le cache plus. Elle se pose en adversaire face au gouvernement. Ayant déposé un préavis de grève sur des questions qui lui paraissent urgentes, la coalition des 4 centrales syndicales regroupées au sein de l’ITN a eu une oreille attentive auprès du Président de la République Mohamed Bazoum qui a invité les centrales syndicales représentatives au palais pour les écouter. Ouvert toujours au dialogue, le Chef de l’Etat a constamment laissé grandement ouverte ses portes aux forces sociales et aux forces vives de la Nation, chaque fois que les circonstances le commande. Dans la même logique, dès le dépôt du préavis de grève de l’Intersyndicale des Travailleurs du Niger, Mohamed Bazoum a convié les cinq (5) centrales syndicales les plus représentatives au Palais le 19 janvier dernier.

Après avoir écouté les préoccupations urgentes des centrales, le Président Mohamed Bazoum dans le langage franc qui l’a toujours caractérisé a marqué l’ouverture du Gouvernement au dialogue et donné des réponses à certaines préoccupations qui ont été prises en compte par le comité interministériel ou en cours de l’être. Du reste, les représentants des centrales syndicales s’étaient félicités de cette rencontre de haut niveau et sortis rassurés quant à la poursuite des négociations au sein du comité interministériel. La volonté du Président de la République s’est traduite par la convocation dès le lendemain du comité interministériel par le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Dr Ibrah Boukary des cinq (5) centrales Syndicales représentatives pour l’Ouverture des négociations. Mais coup de théâtre les centrales membres de l’ITN vont quitter la salle de réunion invoquant la présence de la

CDTN qui n’a pas déposé un préavis de grève. Toutefois les négociations qui ont été poursuivies ont débouché sur la signature d’un accord avec la CDTN sur des points considérés comme étant urgents, notamment le parachèvement du processus d’élaboration du régime indemnitaire des agents de l’Etat ; l’évaluation des stocks et du paiement des incidences financières liées aux avancements et reclassements ; l’octroi de l’indemnité spéciale du départ à la retraite, ainsi que le rehaussement de l’âge de départ à la retraite.

L’ITN quant à elle a maintenu et mis en exécution son mot d’ordre de grève de 48 heures laissant la porte à diverses interprétations et surtout à une guerre ouverte de leadership et de légitimité entre elle et la CDTN. Mieux l’ITN se pose en adversaire du gouvernement à en croire un de ses porte-paroles. De nombreux observateurs jugent cette attitude immature et irresponsable en raison de l’opportunité offerte par le Gouvernement et la forte volonté exprimée par le Président de la République qui a toujours reçu les centrales syndicales pour les entretenir sur la marche du pays. D’autres placent également l’attitude de l’ITN dans un agenda totalement politique qui n’a rien à voir avec les revendications présentées.

Rappelons que les revendications dites urgentes des centrales membres de l’ITN tournent autour de l’harmonisation du régime indemnitaire des agents de l’Etat, le paiement des incidences financières liées aux avancements et aux reclassements, l’indemnité spéciale de départ à la retraite, le recrutement des contractuels et le rehaussement du SMIG, entre autres.

Adoum Boulkassoum

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