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Ibrahim Moussa Illagamo

Ibrahim Moussa Illagamo

HONG KONG, 13 décembre 2023 /PRNewswire/ -- Établie en 1956, l'Organisation consultative juridique afro-asiatique (AALCO) est une organisation gouvernementale qui compte aujourd'hui 47 pays membres avec un PIB combiné de plus de 26 000 milliards de dollars. Elle dispose d'un siège aux Nations Unies et peut parler au nom des deux tiers de la population mondiale sur des questions d'intérêt commun, notamment la paix, des règles plus équitables pour la croissance de l'économie numérique, la croissance économique, la facilitation du commerce, ainsi que la prévention et la résolution des conflits et des différends. En 2023, l'AALCO a conclu avec succès le forum annuel d'arbitrage AALCO 2023 à Hong Kong. L'événement, placé sous le thème « Résoudre les différences dans un monde en évolution en restant fidèle à l'esprit de Bandung », a été organisé par le Centre d'arbitrage régional AALCO de Hong Kong (AALCO-HKRAC) avec le soutien du ministère de la Justice du pays hôte à Hong Kong, 53 organisations de soutien, dont des compagnies aériennes commanditaires, des chambres de commerce de premier plan, des organismes professionnels de premier plan et des centres de règlement des différends en Asie et en Afrique. L'événement hybride a réuni plus de 1 500 personnes de plus de 30 pays et a été retransmis, rassemblant des millions de téléspectateurs. Les participants comprenaient des chefs d'entreprise, des industriels, des innovateurs, des entrepreneurs, des ambassadeurs, des consul généraux, des chefs de département juridique de grandes entreprises internationales, des dirigeants d'institutions d'arbitrage, des organisations professionnelles, des juges, des fonctionnaires des ministères de la justice, des législateurs élus et des représentants de gouvernement.

L'honorable John Lee, directeur général de la RAS de Hong Kong de la RPC, a prononcé l'allocution de bienvenue. Il a notamment déclaré : « Hong Kong est la championne du libre-échange et nous sommes déterminés à promouvoir la coopération régionale et internationale. Nous nous efforçons de servir de 'super connecteur' entre le continent chinois et le reste du monde et de 'super fournisseur de valeur ajoutée'. Nous continuerons d'intensifier nos efforts pour devenir un centre juridique international. L'ouverture officielle de l'AALCO-HKRAC en mai 2022 est une reconnaissance de la position de Hong Kong en tant que centre de premier plan pour les services juridiques et de règlement des différends internationaux dans la région Asie-Pacifique, conformément à notre positionnement dans le cadre du 14e plan quinquennal national. »

Son Excellence Dr Kamalinne Pinitpuvadol, Secrétaire général d'AALCO, s'est rendu en avion depuis le siège mondial d'AALCO et a fait remarquer que l'objectif de la création des centres d'arbitrage régionaux d'AALCO était de générer de la stabilité et d'établir la confiance dans les relations commerciales en fournissant des moyens appropriés de règlement des différends commerciaux dans le cadre d'un mécanisme raisonnable et équitable dans les régions d'Asie et d'Afrique. L'AALCO-HKRAC est le sixième centre d'AALCO. En tant que tel, il joue un rôle central dans la promotion de la résolution alternative des conflits à l'échelle internationale avec des installations de classe mondiale, notamment la plateforme de résolution en ligne de premier plan, rentable et rapide, la sécurité par conception et la confidentialité par conception.

M. FANG Jianming, Commissaire adjoint, dépendant du Bureau du Commissaire du Ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, a déclaré que ce forum renforcerait et contribuerait à développer le leadership et l'avantage uniques de Hong Kong en matière d'arbitrage commercial international et de règlement des différends en ligne pour aider à promouvoir les économies et la coopération juridique en Asie et en Afrique.

M. Nick Chan, juge de paix et responsable de l'AALCO-HKRAC, a animé des tables rondes avec des experts, partageant des idées pratiques sur les derniers changements de loi, les pratiques judiciaires, l'exécution des sentences arbitrales, la plateforme de pointe de résolution des conflits en ligne (ODR) de l'AALCO et les mesures de redressement provisoire disponibles uniquement à Hong Kong et aidant les entreprises du monde entier à préserver des actifs et des preuves en Chine continentale immédiatement après le début de l'arbitrage avec l'AALCO-HKRAC. Ont également été abordées les démarches à suivre par les entreprises afin qu'elles utilisent Hong Kong comme un tremplin pour accéder aux marchés dans les 47 États membres de l'AALCO et dans le reste de l'Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.

Les entreprises peuvent s'inspirer des idées proposées. Il leur suffit de consulter les actes enregistrés dans lesquels des experts du monde entier identifient les opportunités, partagent des idées pratiques et explorent la voie à suivre pour faire avancer la paix, les économies et la résolution des différends et des conflits. Ces échanges permettent également d'avoir une compréhension des perspectives de l'industrie concernant les mégaprojets d'infrastructure, et éclairent les questions du développement éthique de l'IA, du B2C, du B2B, du commerce électronique, des facteurs ESG, de la technologie financière, du commerce de la propriété intellectuelle, de la « LawTech » et de la résolution des conflits en ligne, et l'exploration des moyens permettant d'harmoniser les règles et les normes.

L'AALCO-HKRAC, établi par le droit international, présente un avantage clair de neutralité vis-à-vis des pays et fait partie d'un système de règlement des différends de l'AALCO largement reconnu et respecté. L'AALCO-HKRAC complète la Convention des Nations Unies sur la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères et peut être la meilleure option, parmi les choix possibles, pour résoudre les différends locaux, nationaux et internationaux d'une manière neutre, impartiale et rentable.

Site Web : www.aalcohkrac.org

Enregistrement :

Jour 1 : https://youtube.com/live/TOaT4f5B5fQ
Jour 2 : https://www.youtube.com/watch?v=jizF2DCX9MM

CONTACT : 2180 0923 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2296190/AAAF_2023_Opening_5Dec2023_2.jpg 

 


SOURCE The Asia-African Legal Consultative Organization (AALCO)



 

Abuja, Nigeria, 11 Décembre 2023 (CEA) - Les événements catastrophiques induits par le climat ont entraîné de graves crises humanitaires en Afrique. Entre 2000 et 2022, un total de 407,5 millions de personnes en Afrique ont été touchées par des catastrophes naturelles. Au cours de cette période, 4,2 millions de personnes se sont retrouvées sans abri, 53 610 personnes sont mortes et 52 205 ont été blessées.

C'est ce qui ressort du Rapport Economique sur l'Afrique 2023 (ERA 2023) qui sera rendu publique le 18 Decembre 2023 à Abuja, au Nigeria.

Intitulé :  " Renforcer la résilience de l'Afrique aux chocs économiques mondiaux ", le rapport montre que les chocs climatiques sont généralement fortement corrélés avec la composante cyclique de la croissance du PIB et non avec la tendance à long terme en Afrique, ce qui suggère qu'une partie de la volatilité observée dans la croissance émane de chocs induits par le climat. Une augmentation de la température au-delà d'un seuil de 0,7 degré centigrade entraîne une réduction de la croissance du PIB réel. Avec un changement de température de 1,8 degré centigrade, ce qui devrait être le cas d'ici 2030, si les tendances actuelles persistent, nous pourrions nous attendre à une baisse de 2 points de pourcentage de la croissance du PIB réel, ce qui éroderait les bénéfices des chocs positifs, tels que l'envolée des prix des matières premières, et amplifierait l'impact des chocs négatifs. En outre, les résultats préliminaires du rapport montrent que la fréquence des catastrophes naturelles augmente directement les niveaux de la dette publique. Une augmentation d'une unité des catastrophes naturelles pourrait conduire à une augmentation de 0,25 point de pourcentage du ratio de la dette publique nette par rapport au PIB.

De manière plus significative, le changement climatique en Afrique tend à faire dérailler la réduction de la pauvreté et, dans certains cas, à détruire les moyens de subsistance de millions de personnes qui dépendent principalement de l'agriculture et des petites entreprises. Les sécheresses, les inondations, les gelées et autres événements naturels qui entraînent de mauvaises récoltes affectent le bien-être des ménages qui vivent dans les zones rurales et les petites villes. Selon le rapport, une augmentation d'une unité de la fréquence des catastrophes naturelles entraînerait une hausse de 4,4 % du pourcentage de ménages vivant dans l'extrême pauvreté.

Le rapport contient des enseignements importants sur la manière dont les pays africains doivent intégrer le changement climatique dans la conception et la mise en œuvre de leurs stratégies de croissance à long terme. Le rapport préconise notamment une stratégie de développement pour les pays qui "tirent parti de leurs ressources naturelles de manière à stimuler la croissance économique tout en réduisant progressivement l'intensité de la carbonisation associée à l'activité économique, en particulier à la production, au transport et à la consommation". Pour ce faire, il est nécessaire d'adopter une politique industrielle verte au cœur de la conception et de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement.

Pour financer cette transition vers la durabilité, le rapport recommande l'émission d'obligations vertes et bleues qui peuvent exclusivement orienter le financement vers des projets ayant des résultats climatiques et environnementaux alignés sur les objectifs de développement durable (ODD). Les échanges dette-nature envisagent des transactions sur le climat et la nature avec des impacts environnementaux positifs et peuvent également contribuer à la viabilité de la dette de l'Afrique et fournir aux pays un espace fiscal supplémentaire pour investir dans des actions de résilience et d'adaptation au climat. Le développement d'un mécanisme qui faciliterait le rachat de la dette et sa réémission à des taux moins élevés serait un facteur clé pour permettre aux pays de restructurer durablement les dettes existantes coûteuses et d'investir les économies réalisées dans la résilience climatique.

Actuellement, la CEA soutient l'opérationnalisation de l'initiative de la Coalition pour une dette durable, qui soutient ces mécanismes de financement pour aider à relever les défis de la gestion de la dette en Afrique.

Votre Excellence, Bola Ahmed Tinubu, Président de la République fédérale du Nigeria et Président de l’Autorité de la CEDEAO des chefs d’État et de gouvernement
– Vos Excellences, Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO
– Honorables Ministres de la CEDEAO
– Votre Excellence Leonardo Santos Simão, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)
– Excellences, le Vice-Président de la Commission de la CEDEAO et les Chefs des Institutions de la CEDEAO, Honorables Commissaires
– Distingués visiteurs de haut niveau de nos pays et institutions partenaires
– Excellence Dr Chambas
– Membres du CPR de la CEDEAO, Représentants résidents de la CEDEAO, Corps diplomatique, personnel des Institutions de la CEDEAO
– Distingués invités, Mesdames et Messieurs

1. Au nom de la Direction et du personnel des Institutions de la CEDEAO, je vous souhaite la bienvenue à la 64ème Session ordinaire de l’Autorité de la CEDEAO des chefs d’État et de gouvernement.

2. Je salue Son Excellence Bola Ahmed Tinubu, Président et Chef de l’État de la République fédérale du Nigeria et Président de l’Autorité de la CEDEAO, pour son leadership et son engagement. Dans le même ordre d’idées, nous sommes reconnaissants envers le gouvernement et le peuple du Nigeria pour leur hospitalité légendaire et leur générosité.

3. Excellences, c’est le quatrième sommet complet que vous avez tenu en l’espace de six mois. Si la fréquence des sommets souligne les défis de la région, elle témoigne également de votre résilience et de votre engagement à relever ces défis en tant que dirigeants fidèles au service de notre peuple.

Excellences, Distingués invités,

4. Au cours des derniers jours, le Conseil de médiation et de sécurité et le Conseil des ministres se sont réunis pour délibérer sur plusieurs questions concernant la Communauté.

5. Les rapports de ces sessions montrent la nature formidable des défis auxquels la région est confrontée. Mais ils montrent aussi de l’espoir. Cet espoir est incarné par des politiques socio-économiques solides que vous, nos dirigeants, avez mis en place dans toute la région, ainsi que par l’engagement général en faveur de la démocratie, de la paix et de la sécurité. Les élections pacifiques que la CEDEAO a soutenues au Nigeria, en Guinée-Bissau, en Sierra Leone et au Libéria doivent être situées dans ce contexte.

6. Ces élections, ainsi que celles qui les ont précédées, ont également brisé le récit selon lequel le changement politique en Afrique n’est possible qu’à travers un coup d’État militaire.

7. À cet égard, permettez-moi de réitérer nos félicitations au peuple et au gouvernement du Libéria pour le déroulement pacifique des élections présidentielles et législatives de 2023.

8. En effet, la CEDEAO félicite l’Ambassadeur Joseph Boakai pour son élection à la présidence du Libéria et salue le Président George Weah pour avoir gracieusement accepté les résultats des élections.

9. Dans le même ordre d’idées, je souhaite profiter de cette occasion pour rendre hommage au Président Macky Sall du Sénégal, qui a décidé de ne pas se présenter pour un autre mandat. La décision du Président de ne pas se présenter pour un autre mandat, ainsi que la concession du Président Weah, réfutent tous deux le récit selon lequel le changement politique en Afrique n’est possible qu’à travers un coup d’État militaire.

10. En Sierra Leone, nous avons été rassurés par la signature de l’Accord pour l’unité nationale entre le gouvernement et le parti d’opposition All People’s Congress (APC), qui a mis fin à l’impasse politique dans le pays.

Excellences,

11. Ces développements positifs ont été toutefois éclipsés par des troubles indésirables dans la région, tels que les tentatives de coup d’État au Niger, en Sierra Leone et les récentes violences en Guinée-Bissau. Nous avons maintenu notre position ferme de tolérance zéro à tout changement inconstitutionnel de gouvernement dans notre Communauté. Malgré les pressions de différentes parties, nous avons respecté votre décision concernant la République du Niger et nous nous sommes engagés sur les termes que vous avez fixés. Les autorités militaires ont malheureusement montré peu de remords alors qu’elles s’accrochent à leurs positions intenables, maintenant non seulement le Président Bazoum, sa famille et les membres de son gouvernement en otage, mais aussi le peuple nigérien. Nous sommes conscients de la grave situation humanitaire au Niger. Et conformément aux dispositions de nos textes communautaires, nous avons accordé un accès humanitaire aux biens médicaux et humanitaires pour le bien du peuple, mais les rapports des agences humanitaires montrent que les autorités militaires interfèrent avec l’accès humanitaire.

Excellences,

12. Alors que nous surveillons la mise en œuvre des sanctions, nous avons noté avec satisfaction le courage et la détermination de vos gouvernements à appliquer efficacement les sanctions. Nous constatons que certains acteurs politiques et groupes de la région ont déformé les questions liées aux sanctions pour marquer des points politiques bon marché. Votre engagement ferme et sans équivoque envers les principes et les valeurs de notre communauté est donc salutaire.

13. Nous sommes également reconnaissants à nos partenaires, les Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, les États-Unis, de nombreuses institutions financières et autres, pour avoir soutenu notre décision concernant les sanctions et pour leur soutien.

14. Malgré l’application réussie des sanctions, nous avons observé avec inquiétude certaines violations des sanctions, notamment le mouvement massif d’argent liquide par des individus à travers les frontières, le volume élevé de marchandises en transit à travers le Burkina Faso pour atteindre le territoire du Niger et la contrebande à travers les frontières poreuses et les voies navigables intérieures.

Excellences,

15. En ce qui concerne les pays en transition, après un moment de progrès tels que le référendum sur une nouvelle Constitution au Mali, l’inauguration de certains comités consultatifs et organes, nous avons constaté une quasi-pause dans la mise en œuvre des calendriers de transition convenus depuis un certain temps maintenant. De plus, depuis les décisions de la Session extraordinaire de l’Autorité à Addis-Abeba en février, les autorités de transition se sont unies dans leur position de cesser toute coopération avec la CEDEAO dans la mise en œuvre des calendriers convenus. Malgré de nombreuses demandes de visite des médiateurs et de l’envoyé spécial sur le terrorisme dans les pays, il n’y a pas eu de réponse positive, apparemment en raison des sanctions imposées aux chefs de transition et à leurs ministres des Affaires étrangères.

Excellences,

16. Au cours de cette session, vous recevrez un exposé complet sur la situation politique et sécuritaire dans la région, ainsi que des rapports et des exposés sur l’intégration économique et monétaire de notre Communauté.

17. Permettez-moi de reconnaître le soutien continu de nos partenaires au développement avec lesquels nous avons récemment signé plusieurs accords de financement, notamment par exemple les 7 accords financiers simplifiés avec l’Union européenne, couvrant les domaines du commerce, de la migration, de l’énergie et de l’agriculture, pour un montant de 212,5 millions d’euros sur l’enveloppe de 11,6 milliards d’euros allouée à l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de l’Instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale -2021-2027.

18. Vos Excellences,

La stabilité politique, la paix et la sécurité restent essentielles pour notre région. L’afflux de capitaux étrangers et le commerce et l’investissement intra-régionaux ont été affectés par l’évaluation des risques de notre région. Nous sommes confrontés au défi d’améliorer l’environnement des affaires dans notre communauté afin de tirer parti de l’intérêt croissant des investisseurs pour notre communauté. Nous avons fait du développement des infrastructures régionales et de politiques favorables aux entreprises un pilier de notre intégration régionale. C’est dans ce contexte que le 17 novembre 2023, nous avons inauguré le Centre de coordination international du Pool énergétique ouest-africain à Abomey-Calavi au Bénin, ce qui permet désormais le commerce de l’électricité dans notre région. Le marché de l’électricité unifié réalisé grâce à ce projet améliorera l’accès à l’électricité dans les zones de faible production à partir des zones d’approvisionnement élevé. À l’exception du Cap-Vert, tous les États membres de la CEDEAO sont connectés au système, ce qui rend possible la vente et l’achat d’électricité entre eux. Nous sommes reconnaissants à l’Union européenne pour son soutien de 35 millions d’euros à la réalisation de ce projet.

Excellences, Distingués invités,

19. Permettez-moi de souligner la situation de la Contribution communautaire, qui est le soutien vital des institutions communautaires et des programmes d’intégration. Comme vous vous en souviendrez, une contribution de 0,5 % sur les importations en provenance de l’extérieur de la Communauté est collectée par les États membres au nom de la CEDEAO. Cependant, depuis un certain temps, l’accès à ces fonds pose problème. Cela a conduit à une faible mobilisation des ressources. La situation est d’autant plus critique maintenant que nos États membres sous sanctions ont cessé de verser la contribution. Alors que la situation financière devient de plus en plus difficile, les tâches de la CEDEAO se multiplient.

20. J’ai été contraint de porter cette question à votre attention car nous avons le plan d’action de la communauté contre le terrorisme à mettre en œuvre ; des missions de maintien de la paix à soutenir ; des programmes d’intégration essentiels à financer, des transitions dans les États membres sous régime militaire à soutenir, ainsi que divers problèmes socio-économiques et humanitaires à résoudre. Je suis convaincu que Vos Excellences soutiendront pleinement nos efforts pour accéder aux fonds que les autorités douanières nationales ont collectés au nom de la Communauté.

Je vous remercie de votre attention.

ECOWASLa Cour de justice de la CEDEAO a délibéré ce jeudi 7 décembre 2023 sur la requête sur les mesures provisoires dans l’affaire opposant l’Etat du Niger et sept (7) autres contre la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et deux (2) autres. Sans grande surprise, la Cour a estimé que l’Exécutif actuel de Niamey n’a compétence et qualité pour saisir la Cour, déclarant la requête  irrecevable. Précisant la teneur de la décision, le juge a indiqué que ‘’La requête aussi bien principale que la requête aux fins de mesures provisoires dont la Cour a été saisie de la part de l’Etat du Niger et sept (7) autres sont dé- clarées irrecevables parce que d’un côté ceux qui représentent l’Etat du Niger actuellement sont des militaires qui ont pris le pouvoir par la force et donc ne sont pas reconnus par la CEDEAO et tous les protocoles signés par le Niger et donc n’ont pas qualité pour saisir la cour et par conséquent déclarées irrecevables’’.

Pour les autres parties qui ont introduit des requêtes aux côtés de l’Etat du Niger, la Cour a également  jugée irrecevable en raison des convergences d’intérêt. La décision de la Cour tombée à trois jours de la tenue du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement donne un avant-goût des conclusions des assises d’Abuja. Sans présager de la décision que seront amenés à prendre les Chefs d’Etat de l’Organisation, le désespoir s’installe au sein de nombreuses organisations et des citoyens qui ont mené un plaidoyer intense à l’endroit des dirigeants de la CEDEAO et qui espéraient un début de sortie de crise, à travers la levée des sanctions de la CEDEAO à ce rendez-vous d’Abuja.

Pour autant, ces partisans d’une solution pacifique négociée à la crise nigérienne attendent un sursaut des Chefs d’Etat sur le cas du Niger au vu des inextricables contradictions qui minent le Niger. En effet, un courant d’opinions de plus en plus vif se dessine et oriente le Niger vers une porte de sortie de la CEDEAO et de l’UEMOA, ouvrant la porte à des incertitudes dans un contexte où les populations souffrent des sanctions prises par l’organisation communautaire.Il faut rappeler que la Cour de Justice de la CEDEAO saisie par l’Etat du Niger et sept autres qui a tenu une audience le 21 novembre 2023 à son siège à Abuja a fixé la date du délibéré pour le 7 décembre 2023. Les deux parties avaient été entendues au cours de cette audience où les requérants représentés par Me Moukaila Yaye et cinq (5) autres ont plaidé que ‘’les sanctions imposées par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement entrainent des conséquences néfastes pour le peuple nigérien qui manque de nourriture, de médicaments et d’électricité en raison de la fermeture des frontières et la Coupure par le Nigeria de la fourniture en électricité. Ils ont demandé à la Cour de prendre des mesures provisoires en ordonnant à la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement la levée immédiate desdites sanctions’’.

Le Conseil de l’Etat du Niger et sept autres a également relevé que ‘’ les défendeurs ont exagéré dans la prise des sanctions parce qu’elles n’ont pas été graduelles et que le Niger a été traité de manière inégale et injuste par rapport aux trois autres Etats membres dans lesquels une junte a pris le pouvoir de manière anticonstitutionnelle’’Les requérants ont également demandé à la Cour de retenir «prima facie» sa compétence pour connaitre de l’affaire ainsi que de déclarer la requête recevable conformément aux textes de la Cour.

Pour leur part, les défendeurs à savoir la Conférence des chefs d’Etat, le Conseil de médiation et de sécurité et la Commission de la CEDEAO représentés par Me François Kanga-Penond ont soulevé une exception d’irrecevabilité de la requête demandant à la Cour de rejeter la demande des requérants. Me Kanga-Penond a expliqué que ‘’le coup d’état n’est pas reconnu dans une démocratie et que la junte n’a pas qualité pour engager une action devant la Cour parce que le Président démocratiquement élu a une action en instance devant la Cour par laquelle il conteste la légitimité de cette même junte. Il en déduit que ce défaut de qualité à agir empêche la juridiction communautaire d’examiner cette demande de mesures provisoires’’

.La sentence attendue dans la requête du Niger auprès de la Cour de justice de la CEDEAO vient de tomber ce jeudi 7 décembre 2023.A regarder de près l’évolution de cette situation et les attentes si minces du côté judiciaire, il y’a lieu de se demander s’il n’est pas préférable de privilégier la solution politique, seule voie pouvant conduire à une sortie pacifique de crise, surtout que les premières démarches dans ce sens ont été faites par certaines institutions et des personnalités de haut rang. Il suffit d’approfondir et d’affiner cette stratégie pour espérer une sortie de crise négociée dans les plus brefs délais.

Adoum Boulkassoum

Lomé ok A la veille du sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prévu pour le 10 dé- cembre 2023 à Abuja au Nigeria, un intense ballet diplomatique est déployé au sein de l’espace communautaire. Abidjan, Niamey, Ndjamena, Abuja ont été les centres d’un ballet diplomatique pour se concerter avant le rendez-vous ultime du 10 dé- cembre 2023, où le traitement de la crise nigé- rienne est fortement attendu.Désigné par les autorités nigériennes de transition comme Médiateur dans la crise nigérienne, le Pré- sident de la République togolaise, Faure Gnassingbé Eyadema recevra à Lomé ce vendredi 8 décembre 2023, le Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani. Même si rien à filtrer pour l’instant des entretiens entre le président du CNSP et le Président Togolais, on sait que les discussions porteront exclusivement sur les propositions de la CEDEAO et celles du Niger pour une sortie de crise. Ce qui est sûr, ce déplacement du Chef de l’Etat nigérien chez le Médiateur choisi par le CNSP sera décisive dans la décision que seront amenés à prendre les Chefs d’Etat lors du prochain sommet dans un contexte plus que jamais tendue où des passions se déchaînent ouvrant la voie à de voix jusqu'au-boutistes qui s’élèvent pour un retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en gé- néral et en particulier du Niger de la CEDEAO et de l’UEMOA.

 

Au cours de ces deux dernières semaines, le Niger est au centre de nombreux échanges téléphoniques et de déplacements des Chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO. Abidjan, Niamey, N’Djaména, Abuja ont été les centres d’un ballet diplomatique de hauts responsables institutionnels pour se concerter avant le rendez-vous ultime du 10 décembre 2023, où le traitement de la crise nigérienne est fortement attendu.

Le 29 novembre dernier, le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Omar TOURAY, était à Abidjan où il s’est entretenu avec le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Avec le Chef de l’Etat Ivoirien, il dit avoir donné quelques informations sur le prochain Sommet ordinaire de la CEDEAO qui aura lieu le 10 décembre 2023, à Abuja, au Nigeria, sans autre pré- cision. Deuxième élément du ballet diplomatique, la visite de travail effectuée à Ndjamena en République du Tchad par le Premier Ministre nigérien de Transition, Mahamane Ali Lamine Zeine. Sans être un pays membre de la CEDEAO, le Tchad, un des grands voisins du Niger, joue un rôle important dans le règlement de la crise politique au Niger. C’est en raison certainement de cette proximité que le président Mahamat Idriss Déby Itno, invité par le Président nigérian Bola Ahmed Tinubu au sommet du 31 juillet dernier de la CEDEAO a été dépêché par les Chefs d’Etat de la communauté auprès des autorités militaires qui avaient pris le pouvoir à Niamey en vue d’une sortie rapide de crise. A l’issue de la visite effectuée, mercredi 6 décembre 2023, au Tchad, le Premier Ministre Mahamane Ali Lamine Zeine dit avoir parlé, entre autres, avec le Président de la Transition Tchadienne de ‘’l’évolution des échanges avec la CEDEAO’’. Là aussi pas de détails.Toujours

le mercredi 6 décembre 2023, le président béninois Patrice Talon se rendait à Abuja pour une visite de travail. Même s’’il s’est entretenu officiellement avec son homologue Bola Ahmed Tinubu sur la coopération bilatérale, la crise nigérienne n’a pas manqué de planer dans les échanges. Le Bénin et le Nigeria, pays voisins du Niger, subissent également de plein fouet les effets des sanctions prises par la CEDEAO avec la fermeture des frontières. De part et d’autre des frontières, lespopulations des trois pays réclament la levée immédiate des sanctions, mettant dans l’embarras Cotonou et Abuja.

Dans le même registre diplomatique, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani rencontrera ce vendredi 8 juillet 2023, le Président de la République Togolaise, Faure Gnassingbé Eyadema. Sollicité par le Niger pour une médiation dans la crise nigérienne ainsi que comme garant avec les Etats-Unis d’Amérique du retrait des troupes militaires françaises du Niger, Faure Gnassingbé a certainement mené en coulisse des pourparlers dont il souhaiterait transmettre les résultats au président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, avant le sommet crucial du 10 décembre et recueillir les propositions du CNSP et du Gouvernement de transition pour une sortie de crise.Cette visite jettera peut- être les bases d’une négociation avec l’institution communauté, seule voie de sortie de crise.

Adoum Boulkassoum

L’Union Européenne et surtout sa délégation au Niger est visiblement loin d’être à la fin de ses surprises avec des décisions qui continuent de tomber en cascades. Après l’abrogation de la loi n°2015-036 du 26 mai 2015, relative au trafic illicite de migrants, le 25 novembre dernier, c’est les accords signés avec l’UE dans le cadre d’EUCAP SAHEL qui viennent d’être dénoncés par les autorités actuelles du pays.

Dans une correspondance en date du 04 décembre 2023, le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, a annoncé la dénonciation par l’Etat du Niger, de l’accord entre la République du Niger et l’Union Européenne relatif au statut de la mission PSDC de l’Union Européenne au Niger (EUCAP SAHEL NIGER) conformément à son article S § 4 et au préavis de six (6) mois. La correspondance, de notifier à la Délégation de l’Union Européenne, que le gouvernement de la République du Niger décide alors du retrait des privilèges et immunités accordés dans la lettre n°017700/MAE/C/SG du 30 novembre 2022. En termes clairs, cela suppose que la Mission de Partenariat Militaire de l’Union Européenne et EUCAP SAHEL ont six mois pour quitter le Niger.

Cette décision est tombée comme un couperet sur la tête de la Délégation de l’Union Européenne au Niger qui a appris coup sur coup, l’abrogation de la loi relative au trafic illicite de migrants et le retrait du Niger du G5 Sahel. En l’espace de dix (10) jours, c’est trois décisions qui concernent d’une manière ou d’une autre l’Union Européenne, qui ont été prises par les autorités nigériennes de transition. La dénonciation des accords avec EUCAP SAHEL rentre dans le cadre de la reprise de la souveraineté du pays et la nouvelle dynamique de lutte contre le terrorisme, expliquent les autorités de transition. Mais il n’en demeure pas moins que cette coopération a produit des résultats palpables sur le terrain, contrairement à la controverse sur les résultats du contingent militaire français. On peut citer entre autres : la formation des Forces de Défense et de Sécurité et leur dotation en logistique et aussi la construction de plusieurs infrastructures au profit de plusieurs unités de la police nationale et aussi des autres corps. Inutile de faire cas des employés civils et militaires qui perdront leur travail décent dans un pays où l’accès à l’emploi constitue un véritable parcours de combattant.

Retrait du G5 Sahel

Le 1er décembre dernier, soit 3 jours avant la dénonciation des accords avec l’Union Européenne concernant EUCAP SAHEL, le Niger a décidé de se retirer en duo avec le Burkina Faso de la force conjointe du G5 Sahel, cette organisation créée en 2014 pour lutter contre le terrorisme dans les cinq (5) pays du Sahel central (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Dans le communiqué rendu public à cet effet, le Niger et le Burkina ont motivé leur retrait par l’inefficacité de l’organisation, qui selon eux, neuf (9) ans après sa création, peine à atteindre ses objectifs. Ils ont également dénoncé ce qu’ils ont appelé la lourdeur institutionnelle et la servitude du G5 Sahel aux intérêts étrangers au détriment de ceux du peuple du Sahel et le tout suivi d’un dictat de quelques puissances étrangères. Le retrait du Burkina et du Niger intervient un an après celui du Mali réduisant ainsi le nombre de pays à deux (2), handicapant du coup le fonctionnement de cette organisation qui semble être en léthargie depuis un certain temps, faute de financements conséquents pour mener sa mission.

Suspension du soutien aux composantes du G5 Sahel par l’UE

Le 23 octobre 2023, Bruxelles a annoncé la suspension du soutien de la Commission Européenne aux composantes nigérienne et burkinabé de la Force Conjointe du G5 Sahel. L’Union Européenne de préciser que ‘’ cette mesure s’inscrit dans le cadre de la suspension de nos actions de coopération dans le domaine sécuritaire avec le Niger à la suite de la déclaration du 29 juillet dernier du Haut repré- sentant de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de sécurité et viceprésident de la Commission européenne en matière de sécurité et de défense avec le Burkina Faso.‘’ La commission de l’Union Européenne de préciser qu’il s’agit de la suspension de paiement des perdiems alloués aux officiers nigériens et burkinabés de l’Etat-major de Coordination de la Force Conjointe, ainsi que la suspension des formations, de la livraison d’équipements et des travaux d’infrastructures des bataillons nigériens et burkinabés de cette force. Depuis l’avènement des militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et tout récemment au Niger, l’on assiste aux dénonciations des accords surtout en matière de sécurité entre ces pays et laFrance et l’Union Européenne. Des dénonciations qui, mêmes si elles se justifient, accentuent le chômage et la précarité au sein de la société.

Ibrahim Moussa

 

 

 

 

 

Les acteurs invités au grand débat du mercredi 29 novembre dernier, à la place du rond-point Escadrille, devenu symbole de la lutte de libération au Niger, ont laissé les téléspectateurs sur leur soif. Les débateurs n’ont pas pu expliquer avec technicité et professionnalisme les tenants et les aboutissants de la faisabilité de la monnaie unique qu’envisagent de créer les membres de la nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES).

Là où les Nigériens s’attendaient à des prestations pertinentes, sans langue de bois, ils ont plutôt eu droit à une suite de rengaines, de suppositions et des explications propagandistes marquées nonchalamment par des esquisses de la tête, y compris chez des universitaires du jour sur le plateau. Institué par la Télévision nationale Télé Sahel au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023, le Grand Débat connait une succession d’acteurs de la vie socio-politique du Niger.

Sous la modération du journaliste Abdoulaye Tiémogo, l’émission a eu comme invités experts et professionnels de l’économie, des finances, de gestion, de fiscalité, de banque, à l’image de Hamma Hamadou, ancien directeur général des impôts, Tarno Mamane, enseignant-chercheur à l’Université de Niamey. Le plateau était bien servi, le décor était bien planté, avec une vue en arrière-plan de la place du rond-point Escadrille devenue le symbole de la lutte anti-française. Seule fausse note ! Le débat était loin d’être à la hauteur des attentes du public. Les arguments présentés ou du moins le tableau affiché ressemblaient fort à ce que l’on entendait dans les rues de Niamey. Et pourtant, sur la table il y avait des experts, professionnels et enseignants chercheurs rompus du domaine, censés éclairer la lanterne des nigériens totalement divisés sur la question.

Beaucoup s’attendaient donc à des analyses pertinentes, à des réponses à leurs inquiétudes ou à leur euphorie. Que nenni ! Les invités se sont beaucoup et plutôt évertués à caresser le régime de transition dans le sens du poil, s’arrangeant à faire des prestations à l’allure des politiciens propagandistes, avec des prestations marquées essentiellement des émotions, des euphories et des esquisses d’approbation des têtes. L’impression qu’ils ont donnée, c’est plutôt des appréciations superficielles alors qu’on les attendait pour dire aux Nigériens les tenants et les aboutissants, les avantages et les inconvénients et les risques, de l’éventualité d’une telle option.

Leurs prestations s’apparentaient beaucoup plus à une mise en scène comique qui a lamentablement échoué de dire techniquement la faisabilité de cette monnaie, y compris les questions de garantie et de parité. Le tout marqué à longueur des esquisses de la tête comme s’ils étaient là pour justifier une action politique. Tout au long des débats, ils se sont tout simplement mis à expliquer ce que les manifestants de l’Escadrille veulent entendre.

Sinon, comment expliquer qu’un professeur d’université, devant une question d’une telle envergure, va se résoudre plutôt à faire des ‘’oui’’ de la tête au lieu de verser toutes ses connaissances en la matière pour éclairer la lanterne des nigériens ? Les prestations des débatteurs se sont, plutôt, ressemblées très orientées voire téléguidées. Il n’y avait rien de nouveau, de particulier encore moins une grande plusvalue à ce que l’on entend sur les réseaux sociaux et dans les rues des grandes capitales africaines

.Mamane Abdou

Le 10 décembre 2023, se tiendra le sommet des Chefs d’Etats de La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja la capitale Fédérale du Nigeria. A l’agenda de ce sommet les situations complexes de crises nées des interruptions des processus démocratiques en Guinée Conakry, au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ce n’est tant les foyers de tensions qui inquiètent le Chefs d’Etat mais la complexité des crises qui s’enchevêtrent sous un élan souverainiste voire nationaliste et la radicalisation des nouveaux régimes militaires qui restent inflexibles, mettant dans l’embarras les leaders de l’organisation communautaire qui voulaient jouer au père fouettard avec les putschistes. L’équation, il faut le dire, difficile à résoudre, divisent les Chefs d’Etats des pays membres partagés entre un relâ- chement et un durcissement de ton, avec à l’esprit la sauvegarde de l’organisation communautaire qui, à ses 48 ans, affronte les épreuves les plus redoutables de son existence.

Selon les échos qui nous parviennent des milieux diplomatiques proches de l’organisation communautaire, le prochain sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO constitue un enjeu majeur pour l’Institution. En effet, plus que jamais, l’organisation contestée et décrédibilisée dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest par des jeunes qui accusent certains chefs d’Etats d’être à la solde de l’occident, doit jouer avec tact pour assurer sa survie.

Mise à rude épreuve par les nouveaux régimes militaires notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la CEDEAO a d’abord opté pour les solutions les plus extrêmes face à la flambée des coups d’Etat qui secouent la sous-région. Il faut arrêter net cette tendance au recul démocratique, avait espéré le Président nigérian Ahmed Bola Tinubu, nouvellement élu à la tête du Nigeria en mai 2023 et porté président en exercice de l’Organisation communautaire. La menace qu’il a brandie au début de son mandat à l’endroit de tous ceux qui seraient tenté par cette aventure n’a pas produit les effets escomptés.

Le 26 juillet 2023, contre toute attente, le Niger est affecté par l’épidémie de coup d’Etat. La colère des Chefs d’Etats de la CEDEAO les a amenés à prendre des mesures extrêmes allant directement à un embargo total après un ultimatum de six jours assorti de la menace d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique. Conséquence, le régime militaire du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le nouvel organe exécutif et législatif du Niger se radicalise et se rapproche des pays voisins dirigés par des militaires, notamment le Mali et le Burkina Faso.

La menace de l’intervention militaire de la CEDEAO qui a mobilisé ses forces en attente a eu également pour conséquence, la méfiance à l’endroit de la France déjà stigmatisée et décriée dans les pays du Sahel et sommée par les nouveaux tenants du pouvoir de plier bagages.Avec une telle posture, tout était devenu suspect pour le nouveau pouvoir de Niamey dont les soutiens dénoncent à travers manifestations sur manifestations, la France et la CEDEAO.

Les lourdes sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA, notamment les fermetures de frontières et le gel des avoirs du Niger à la BCEAO, entre autres, ont provoqué la colère des populations tant au Niger que dans les pays voisins qui dénoncent une CEDEAO qui désintègre par ses méthodes radicales. Dans ce contexte, les pourparlers engagés pour faire plier les autorités militaires de transition n’ont guère prospéré. Il est vrai que devant l’impasse qui s’installait, la CEDEAO a fait beaucoup de concession, abandonnant presque l’option d’une intervention militaire. Même si le président de la Commission de la CEDEAO maintient que cette alternative n’est pas écartée, les pays ayant accepté de participer à l’opération qui ont mobilisé des troupes en attente à cet effet ont déjà retiré leurs contingents. Mieux la plupart des chefs d’Etat ont abandonné la position radicale de départ celle du rétablissement du Président déchu Mohamed Bazoum sur son fauteuil présidentiel, préférant plutôt parler de sa libération ainsi que des membres de sa famille et de l’éventualité de son exfiltration vers un pays d’accueil. Une demande qui n’a pas eu d’écho favorable de la part des autorités de transition.

A quelques jours du sommet des Chefs d’Etat, le cas du Niger et du Mali sont au centre des milieux diplomatiques de la CEDEAO. L’échec de la méthode forte va-t-elle influencer les Chefs d’Etats de la CEDEAO à changer d’approche au cours du sommet du 10 décembre ? La question divise et deux camps font prévaloir des arguments diamétralement opposés. Pour certains Chefs d’Etat, les plus radicaux, il faut maintenir et renforcer les sanctions à l’endroit du Mali qui n’a pas respecté son agenda et à l’endroit du Niger pour son refus d’obtempérer aux sollicitations de la CEDEAO. Pour eux la survie des régimes démocratiques y dépend, estimant que c’est la meilleure manière de mettre fin à l’épidémie des coups d’Etat dans la sous-région. Cette tendance parle de l’éventualité du recours au protocole additionnel sur la bonne gouvernance qui donne un délai assorti d’un moratoire pour agir contre les ré- gimes anticonstitutionnels.

Pour le second camp, qui se veut pacifiste et qui table sur une sauvegarde de l’institution communautaire ébranlée par tant de contestations des populations dans les pays membres durement éprouvées par l’impact des sanctions prises ainsi que de l’insécurité, il faut relâcher et sauver la CEDEAO. L’équation, il faut le dire est difficile à résoudre et il faut attendre le 10 dé- cembre pour se fixer sur le sort des pays de l’AES et sur celui de la CEDEAO qui se regardent en chiens de faïence.

Adoum Boulkassoum

Le nouvel Axe A.E.S (Alliance des Etats du Sahel)- Russie commence à se préciser. Après Bamako et Ouagadougou, une délégation russe conduite par le vice-ministre de la défense, le colonel général YunusBek Yevkurov a atterri à Niamey le 4 décembre 2023 où elle a été reçue par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général Abdourahamane Tiani. Au menu des échanges avec les autorités nigériennes de transition, le renforcement de la coopération militaire. Les deux parties ont procédé à l’issue de cette visite «à la signature de documents dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre la République du Niger et la Fédération de Russie», ont indiqué les autorités nigériennes, sans autre précision. Pour l’instant, on ne connait ni les contours, ni le contenu des documents signés. Tout ce que l’on sait c’est que ce rapprochement entre le Niger et la Russie intervient au moment où les autorités nigériennes de transition ont dénoncé, sous la pression des manifestants soutenant le CNSP, les accords militaires avec la France et obtenu le départ des troupes militaires françaises du Niger.

Les partisans d’un rapprochement avec la Fédération de Russie comme bouclier à d’éventuelles représailles de la France ou de l’Occident ont finalement remporté la première manche d’une guerre géostratégique qui se profilait à l’horizon au Sahel depuis la chute du président malien Ibrahim Boubacar Keita.

La Russie accusée d’avoir participé à la campagne anti-française sur les réseaux sociaux à travers ses trolls et dont le drapeau était brandi partout lors des manifestations pro putschistes, est en train de s'installer progressivement dans les pays du Sahel. Bamako, Ouagadougou et Niamey sont devenus les centres de convoitises de toutes les puissances qui se bousculent au portillon du Sahel, soit pour les énormes ressources minières et pétrolières dont regorgent les trois pays soit pour des raisons purement stratégiques.

Avec les autorités maliennes de Transition, la Russie qui était déjà présente à travers l’Agence de Sécurité Wagner a conclu des accords de coopération en matière d’énergie renouvelable et d’énergie nucléaire, des questions liées à l’approvisionnement du Mali en engrais, en blé, et en produits pétroliers de même que la réalisation d’un chemin de fer et d’un réseau de tramway, la création d’une compagnie aérienne régionale, ainsi que des projets de recherche et d’exploitation minière.

Avec le Burkina Faso, le groupe russe nucléaire Rosatom a signé en octobre 2023 un accord, à Moscou, pour construire une centrale nucléaire.

Pour le Niger, la première visite officielle d’un membre du gouvernementrusse depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 est inscrite sous le signe du réchauffement de la coopération bilatérale. Mais elle a été sanctionnée par la signature de documents dans le cadre du renforcement de la coopération militaire. Les détails des contenus des documents n’ont pas été livrés au grand public.Tout ce que l’on sait, c’est que depuis l’avènement du CNSP au pouvoir au Niger, les autorités nigériennes de transition se sont inscrites relativement à la lutte contre les groupes armés non étatiques (GANE) dans un combat pour la souveraineté du Niger, notamment en matière de sécurité. Sur les suspicions de l’éventualité d’une coopé- ration avec le groupe privé russe Wagner, organisation paramilitaire qui œuvre dans le but d'assurer la défense des intérêts extérieurs de la Russie et considéré comme des mercenaires qui violeraient le droit International Humanitaire, le Ministre d’Etat, Ministre nigérien en charge de l’Intérieur le Général Mohamed Toumba Boubacar, participant au Forum pour la paix et la sécurité organisé les 21 et 22 octobre 2023 à Lomé au Togo a écarté d’un revers de main le recours à Wagner dans le cadre de la lutte antiterroriste. «On n'a pas besoin de signer avec Wagner», «…ce dont nous avons besoin, c’est les moyens» avait déclaré le Général Mohamed Toumba Boubacar dans un entretien à RFI en marge de ce forum.

En attendant de connaitre les contours des documents signés le lundi 4 décembre 2023 entre la République du Niger et la Fédération de Russie, l’on peut dire, pour le moment, qu’autant la Russie a réussi son pari sur le Sahel autant le Niger s’est aligné sur les autres pays de l’AES.

Adoum Boulkassoum

Après plusieurs semaines de résistance et d’hésitations, les Etats-Unis d’Amérique ont enfin décidé de marquer leur présence diplomatique aux côtés des nouvelles autorités militaires de transition au Niger. Les Etats-Unis, qui ont exprimé leur position contre le putsch et demandé le retour à l’ordre constitutionnel normal il y a quelques semaines, ont instruit leur nouvelle ambassadrice qui a longtemps gardé ses lettres de créances dans les tiroirs, de les présenter aux autorités de transition sous la conduite du général de Brigade Abdourahamane Tiani qui a renversé le président Bazoum Mohamed le 26 juillet 2023.

Mme Kthleem A. FitzGiboon, qui a présenté, le 2 décembre dernier, ses lettres de copies figurées au ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération Bakary Yaou Sangaré. La diplomatie américaine , est la nouvelle diplomate mandatée par le pays de l’oncle Sam à qui revient désormais la lourde tâche de diriger la mission pendant la période critique de transition.

Sa rentrée en fonction intervient après quelques semaines que les Etats-Unis aient reconnu le coup d’Etat au Niger. Elle intervient surtout deux jours seulement après le décès du vétéran de la diplomatie américaine, partisan de la realpolitik, Henri Kissinger. La décision américaine sonne comme une reconnaissance et en souvenir de la mémoire de celui était à l’origine de la détente avec l’URSS, du rapprochement des Etats-Unis avec la Chine de Mao et de la fin de laguerre américano-vietnamienne notamment.

L’acceptation des Etats-Unis de composer avec le Niger malgré l’interruption de l’ordre constitutionnel intervient surtout dans un contexte où la Russie, leur adversaire farouche, courtise certains pays ouest-africains dont le Niger qui vient d’enregistrer une première visite officielle russe de haut niveau à Niamey sous la houlettedu vice-ministre de la Défense Iounous-bek Evkourov déjà de passage au Mali et au Burkina Faso

.Mamane Abdou 


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